En rapport avec cet article
Je m’appelle Alex Tshibamba, je suis Enfant Reporter de Kamonia dans le Kasai. La commune rurale de Kamonia enregistre plusieurs cas de décès d’enfants de moins de cinq ans. Des des décès causés par la fièvre, l’anémie, et surtout la malaria.
Plus de distance à parcourir, moins de chance de survie
Depuis le déplacement de la zone de santé de Kabileng vers Mua Sumbula, un village situé à environ 7 km de Kamonia, il y a beaucoup moins de personnel soignant dans ma commune. Les enfants meurent tous les jours. On entend des pleurs toutes les nuits, et cela me traumatise.
Pour se rendre à Mua Sumbula où se trouve désormais l’aire de santé, il faut traverser la grande rivière Luanga Tshimu. Les habitants de ma commune ont du mal à s’y rendre. Lorsqu’il y a des cas d’urgence, ils ne savent pas quoi faire. L’aire de santé est beaucoup trop loin. La plupart du temps, les enfants meurent en cours de route.
Des scènes qui déchirent le coeur
Une maman qui marche aussi vite qu’elle peut, son bébé serré contre sa poitrine, les yeux en larmes, car elle sait que son enfant n’est plus. Mais elle ne peut pas s’arrêter de marcher. Pas avant d’être arrivée à l’hôpital. Un miracle peut encore se produire. Les autres mamans essaient de lui arracher des bras le corps du bébé sans vie, mais elle ne lâche rien. Elle est inconsolable. Voilà les scènes auxquelles j’assiste.
Il faut que ça change !
C’est une situation qui ne peut plus durer. C’est un danger pour la population. Les enfants ont droit à la vie. Selon l’article 24 de la convention des Droits de l’Enfant, l’Etat doit assurer à tous les enfants l’assistance médicale et le soin de santé nécessaires, l’accent étant mis sur le développement des soins de santé primaires.
Les enfants de Kamonia ne peuvent être des laissés-pour-compte. Mes amis enfants reporters et moi allons mener un plaidoyer auprès du médecin Chef de Zone pour mettre fin à ce problème.
Plus d’enfants morts avant l’âge de 5 ans à Kamonia.
