Jean Tulenge est un Enfant Reporter de Kamonia, dans la province du Kasai.

Je suis Jean Tulenge, enfant reporter de la commune rurale de Kamonia. J’habite au quartier Kapupa. Depuis quelques années déjà, on constate des vols d’enfants récurrents. Voici le dernier en date.

 

 

Une dame en provenance de Tshikapa a été arrêtée par la police. Elle transportait un bébé d’à peine un mois, caché dans son sac. Elle avait déjà parcouru une bonne distance puisque Tshikapa est situé à 75 km de Kamonia. C’était au bord de la rivière Luangatshimu, passage obligé pour aller en Angola. La scène s’est passée sous mes yeux. Toute la commune était bouleversée. La dame a failli être lynchée par les habitants. On a vu sortir de son sac le bébé qui respirait à peine. Malheureusement, faute de soins de santé, l’enfant est mort pendant le chemin de retour vers son village natal de Kapolé situé à 45 km de Kamonia.

 

Au mois de juillet, une fille de 10 ans était portée disparu pendant 5 jours, dans le village Mutena. Les services de sécurité l’ont retrouvée à Tshikapa entre les mains d’inconnues. On ne sait pas ce qu’elle a subi comme violences.

 

Depuis ma formation d’enfant reporter, je prends de plus en plus conscience de ce danger. Maintenant, que je connais les droits de l’enfant, je sais que la traite des enfants est condamnée par la convention des droits de l’enfant. L’article 35 de la convention des droits de l’enfant stipule que : « Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées sur les plans national, bilatéral et multilatéral pour empêcher l’enlèvement, la vente ou la traite d’enfants, à quelque fin que ce soit et sous quelque forme que ce soit. »

 

Au Kasaï, les multiples crises et la pauvreté favorisent ces pratiques parfois même avec la complicité des parents. Je demande au gouverneur du Kasaï de veiller à la protection des enfants, particulièrement les filles.