Gradi Ilunga Wombe, 10 ans, est enfant reporter de la ville de Kinshasa.

À Kinshasa, il y a beaucoup des déchets plastiques. Les bouteilles, les sachets d’emballages, etc. Et lorsqu’il pleut, les cours d’eau en sont remplis. Je me demande pourquoi personne ne pense à nettoyer les cours d’eau des déchets plastiques pour qu’ils soient plus propres ?

 

Pendant que je me posais cette question, j’ai vu un papa jeter sa bouteille dans un cours d’eau. Cela m’a énervé en fait.

Je me nomme Gradi Ilunga Wombe. J’ai 10 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa. Après ma formation sur mes droits et sur les questions de l’environnement, je vois beaucoup de choses qui me font mal. La ville de Kinshasa est de plus en plus sale. Et les bouteilles en plastique sont devenues comme quelque chose de normal.

Les bouteilles en plastique contribuent à boucher les caniveaux et du coup les eaux débordent et plusieurs quartiers sont inondées lorsqu’il pleut. Nous voyons des familles qui deviennent sans abri à Kinshasa.

Les sachets plastiques rendent Kinshasa sale

Et chaque année, on parle de plus en plus des inondations. C’est dramatique. Et pourtant, les gens ne sont pas conscients qu’ils sont en partie à la base de cette situation. En effet, en jetant des bouteilles en plastique n’importe où elles sont charriées par les eaux et cela contribue à provoquer des inondations.

Nous vivons comme si personne ne pensait à jeter les bouteilles ou les déchets ménagers dans des poubelles. Nous ne savons pas comment gérer nos déchets, même à la maison. Alors, un jour, je passais avec mes parents vers Kintambo, l’une des communes de la ville de Kinshasa. Sur le chemin, nous avons vu des petits cours d’eau. La scène que j’ai vue était dégoûtante. Il y avait tellement de déchets plastiques. Pendant que me posait des questions, un monsieur est venu calmement jeter sa bouteille dans la rivière. Une bouteille de plus. Certainement, qu’il s’est dit que jeter sa bouteille dans une rivière qui en a déjà n’est pas un problème.
De toutes les façons, la ville est déjà sale.

Les choses doivent changer

J’estime les autorités devraient prendre au sérieux la question de la pollution plastique. Le prochain ministre de l’environnement devrait penser aux politiques et aux stratégies pour collecter les bouteilles qui couvrent certains cours d’eau.
Déjà, pour la collecte des déchets, le prochain ministre de l’environnement pourrait installer des poubelles dans la ville. Des poubelles spécifiques pour les plastiques et des poubelles pour d’autres ordures.

On pourrait aussi penser à des programmes pour sensibiliser les populations sur les dangers du plastique sur la santé et l’environnement. Le plastique n’est pas un déchet qui se dégrade dans l’environnement. Du coup, il est important que la population apprenne à trier ses déchets.

Si nous trions bien nos déchets plastiques, nous pourrons les recycler ou les transformer en autre chose. En attendant d’avoir ces programmes, on pourrait juste curer les caniveaux qui sont remplis par les déchets pour faciliter l’école des eaux dans les cours d’eau. Cela peut diminuer la fréquence des inondations lorsqu’il pleut à Kinshasa. Des canalisations propres et dégagées peuvent aider.

Je me dis que, en polluant un peu partout la ville avec les déchets plastiques, nous tuons nous-même notre pays. Et ça, nous devons en prendre conscience. Si nous agissons, il y aura moins d’enfants en danger. La ville pourra devenir un peu propre. Si nous ne faisons rien, nous allons continuer à nous tuer en silence en polluant davantage la ville de Kinshasa, la capitale de la RD Congo.

 

Encadreure : Abigael Mwabe