J’ai visité un site où on accueille les personnes affectées par le choléra à Kinshasa. En fait, je vous emmène dans un centre, dans la zone de santé de Ngiri-Ngiri où les personnes atteintes du choléra sont reçues et internées. Je m’appelle Abigael Mwabe. Je suis jeune encadreuse des enfants reporters.
Dans ce centre de la commune de Ngiri-Ngiri, 3 tentes sont montées avec l’appui de l’UNICEF et de l’OMS. C’est là que les malades de choléra viennent. Il y a 40 lits dans les tentes pour les malades. Une zone verte est prévue pour la pharmacie et le personnel soignant.
Sur le site, le docteur Eric, directeur de la zone de santé de Ngiri-Ngiri et son équipe, nous accueille et nous explique comment le travail se passe avec les malades de choléra. « Nous avons une entrée pour les malades avant d’accéder au site. Ils pourront être désinfectés avant de rejoindre les autres malades dans les tentes », explique-t-il. Il parle aussi des dispositions dans les tentes. « Nous avons trois tentes, une pour les hommes, une autre pour les femmes et une pour les enfants qui seront séparés des adultes. Les latrines seront utilisées de la même manière. Il y en aura deux pour les 40 malades et une pour le personnel soignant », ajoute le Docteur. Nous prenons des photos de cet endroit qui sera la future maison des malades du choléra.
Une riposte rapide
Dans cette zone de santé, tout commence le 21 mai dernier. Quelqu’un est testé positif au choléra. Il est dépisté dans la commune de Bumbu. Le patient est, finalement, envoyé dans un hôpital sur Saio avant d’être transféré dans ce centre de Ngiri-Ngiri. Le choléra existe vraiment dans la ville de Kinshasa. Ce cas en est la preuve. Les médecins et l’équipe de la zone de santé de Ngiri-Ngiri savent qu’il faut vite réagir. Une campagne de sensibilisation est lancée sur le lavage des mains et l’initiation à l’utilisation du chlore pour rendre l’eau potable.
Quelques jours plus tard, les chiffres tombent. Douze personnes sont testées positif au choléra. Trois d’entre elles sont mortes. Il y a aussi des cas suspects. Les malades attrapent le choléra, soit par la consommation d’une eau non-potable, soit suite aux inondations et à la promiscuité dans leurs quartiers. Ils viennent des zones de santé de Makala, de Saio, de Petit-petit et de Kasa-vubu. On prévoit de sensibiliser dans ces zones pour protéger le plus de personne possible. En attendant, prenons des mesures possibles pour éviter la propagation du choléra. Buvons de l’eau propre, utilisons des latrines pour nos besoins, lavons correctement les aliments avant de les consommer et lavons-nous régulièrement les mains. Ce sont des gestes simples, mais essentiels qui peuvent protéger.
Le choléra existe. Il peut tuer.
Abigaël est une ancienne Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle est aujourd’hui étudiante en droit et continue de s’impliquer pour les droits des enfants en encadrant à son tour les Enfants Reporters.
