Francine Mwanakyanga, enfant reporter de la ville de Kipushi, province du Haut-Katanga.

J’ai déjà parlé de Kyamupini pour ses carrières où certains enfants travaillent. Je dénonce toujours le fait de faire travailler des enfants dans les carrières. Mais là, je vais parler du village de Kyamupini.

 

J’ai remarqué qu’il n’y a pas des structures de santé. Du coup, les enfants n’ont pas droit aux soins de santé tout simplement. Je suis Francine Mwanakyanga, enfant reporter de Kipushi.

En fait, dans ce village de Kyamupini il n’y a qu’un seul pharmacien. Étant le seul personnel de santé, il joue tous les rôles, infirmier déjà, médecin, etc. C’est l’homme à tout faire. Et j’ai du mal à le comprendre.

 

Il n’y a pas de centre de santé ni d’école primaire à Kyamupini

Kyamupini est un petit village d’environ 200 ménages situé à près de 8 km de Kipushi. C’est selon les estimations. Mais, il peut y avoir certainement plus de ménages. Des creuseurs sont présents dans ce village. Ils sont à la recherche de l’or. Pour arriver à Kyamupini c’est une autre affaire. Il n’y a pas de route, pas d’école et pas d’eau potable. Cela veut dire que les conditions sanitaires et de vie sont difficiles.

 

Tenez, il n’y a pas non plus de centre de santé. Pour tout le village, il n’y a qu’une petite pharmacie. Elle est modeste. « Comme c’est le pharmacien qui fait tout, s’il y a un cas grave, c’est vraiment compliqué. Il faut se déplacer jusqu’à Kipushi. Même tard dans la nuit ou sous la pluie, il faut emmener le malade à des kilomètres pour des soins », m’a expliqué Agathe, 15 ans.

 

Agathe habite Kyamupini depuis 10 ans déjà. Ses parents s’y sont installés avec elle. L’enfant observe son environnement. Elle me raconte que comme il n’y a pas d’école dans le village, il faut marcher près de 15 km à pied pour aller étudier dans une école dans le village le plus proche. « Même quand il pleut, nous sommes obligés d’aller à l’école avec nos cahiers trempés. On les protège comme on peut. Sinon, nous risquons de rater les cours et les interrogations. Ici, nous n’avons même pas d’école primaire », ajoute Agathe. Le constat est triste.

 

Le travail d’un pharmacien a inspiré l’enfant

En voyant les conditions de santé des gens dans le village et le travail du pharmacien, l’enfant voudrait devenir médecin pour son village. « Chaque fois qu’un membre de ma famille tombe malade, c’est le pharmacien qui fait une prescription médicale. C’est encore lui qui fait le suivi du patient. Cela m’a poussée à penser faire la médecine. Je dois créer un centre de santé pour soulager les malades de mon village », explique Agathe. Elle est déjà en 2 ème année des humanités scientifiques. Son choix est tout tracé dans sa tête.

 

En fait, avoir accès aux soins médicaux est un droit pour chaque enfant comme le stipule l’article 24 alinéa 1 de la Convention internationale des droits de l’enfant. « Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant de jouir du meilleur état de santé possible et de bénéficier de services médicaux et de rééducation. Ils s’efforcent de garantir qu’aucun enfant ne soit privé du droit d’avoir accès à ces services », indique la CDE. La réalité à Kyamupini est toute autre.

 

Je plaide pour que les autorités puissent rendre accessibles les soins médicaux et l’éducation de base dans ce village. Un centre de santé et une école primaire devraient y être installés pour contribuer au bon développement des enfants.

J’espère que cela deviendra une réalité très prochainement.

 

 

Encadreur : Christian Katondo