Je m’appelle Tendresse Tambwe. Je suis une enfant reporter de Kipushi, dans la province du Haut-Katanga. J’ai 16 ans. Ici, j’ai remarqué que la plupart d’enfants dont les parents n’ont pas de moyens financiers abandonnent les études. C’est le cas de Mathy, une fille de mon école. athy est très douée. Elle faisait d’ailleurs la fierté de l’option Electricité, parmi plusieurs garçons de sa classe.
La mort de son père, un frein pour ces études
Mathy a perdu son père l’année passée. C’est lui qui faisait tout pour elle, explique-t-elle : » C’est lui qui m’encourageait à faire l’électricité. Je suis l’unique fille de ma famille parmi quatre garçons. Mais papa m’a laissé dans le noir le plus total. Ma vie a sombré ».
Larmes aux yeux, Mathy se souvient des encouragements de son père, qui lui répétait qu’un jour, l’électricité paiera. Elle se rappelle aussi ses performances scolaires : « Je n’ai jamais doublé de classe depuis mon enfance. A la mort de mon père, les choses se sont compliquées. On me renvoyait de l’école presque tous les jours a cause du non-paiement des frais scolaires. Maman m’a dit qu’elle est incapable de me payer les études, d’autant plus que notre option exige beaucoup de frais techniques. Et je n’ai personne pour s’occuper de mes études, je suis donc obligée d’abandonner en 4ème électricité.”
Un coup dur pour Eliane
Aujourd’hui, Mathy se rend compte que tout cela ne lui est pas facile. Elle se pensait guérie, mais elle a dû se rendre à l’évidence : elle n’a pas encore digéré la disparition de son père. Mais elle doit se rendre à l’évidence, faire son deuil. Elle s’était convaincue que son père les avait abandonnés. « Dans mon cas, le traumatisme s’est manifesté plus tard, brutalement, à deux reprises. J’ai alors craqué. J’étais excessivement angoissée. Je me suis rendue compte que quelque chose ne tournait pas rond en moi, quelque chose de profond, que je m’efforçais de ne pas laisser transparaître. En fait, j’étais à la dérive. J’ai fait une dépression, j’ai dû arrêter mes études et moduler ma vie autrement ” raconte-t-elle.
Malgré tout cela, Mathy croit toujours en Dieu et espère un soutien pour poursuivre ses études. Elle compte devenir la mpremière ingénieure électricienne de sa famille.