Je suis Divine Musao, enfant reporter de Kipushi dans le Haut-Katanga. Dans mon école, une fille a été brûlée avec de l’huile chaude versée sur elle par sa tante paternelle. La seule faute de cette fille de 14 ans que nous appellerons Murielle, est d’avoir vendu à crédit le corned-beef à leur voisine. Cette histoire s’est passée au Quartier Safricas de Kipushi.
Une méchanceté gratuite
Murielle a vendu à crédit une boîte de conserve de corned-beef à leur voisine. Ce que sa tante n’a pas du tout apprécié. Elle explique les circonstances dans lesquelles cela s’est passé : « J’ai dit à ma tante qu’elle viendra payer. Mais elle m’a enfermée dans la chambre. Après m’avoir ligotée, elle a placé mon petit-doigt sur une pierre et l’a écrasé avec une autre pierre ». Et alors que l’enfant saignait déjà du doigt, elle a versé de l’huile chaude sur elle : « Elle a chauffé de l’huile, puis elle est venue me verser ça sur les cuisses et le dos, pendant que je pleurais de douleur ». Je me demande si cette femme a vraiment un cœur de femme.
La fille est hospitalisée, une semaine déjà
Après avoir commis ces actes, sa tante l’a obligée à aller à l’école. En classe, le professeur constaté que la fille saignait au doigt. Il lui dit de sortir pour les soins. A l’école, Murielle a dit qu’elle s’est blessée avec un couteau, parce que sa tante l’a traumatisée. Elle l’a menacée en disant : « Si j’apprends que tu as dit quelque chose, je vais te couper en morceaux, te mettre dans un sac et te jeter ».
Ce sont les gens de bonne volonté qui l’ont amené dans un centre de santé pour les soins de santé appropriés. Mais les conséquences de cette maltraitance sur l’enfant sont visibles : depuis déjà une semaine, elle n’étudie plus. A l’hôpital où elle se trouve, elle passe ses journées à pleurer, toujours traumatisée. Ses parents sont à Lodja, dans le Sankuru. Elle étudie tous les moyens possibles pour les rejoindre.
Rien n’excuse cet acte
L’article 9 de la Loi portant protection de l’enfant stipule : « Aucun enfant ne peut être soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants. »
Je demande aux autorités judiciaires d’infliger une peine exemplaire à cette dame. Que Murielle soit prise en charge et qu’elle soit accompagnée psychologiquement. Aussi, qu’elle regagne sa famille biologique dès que possible.
Encadreur : Christian Katondo