Bonjour, je suis Sublime Mokuba, enfant reporter de la ville province de Kinshasa, j’ai 16 ans et j’étudie au lycée Motema Mpiko. Depuis le début du mois de septembre 2022, la ville de Kinshasa connait une pénurie en carburant. C’est un grave problème qui rend à la population de Kinshasa une vie difficile, surtout aux élèves.
Se lever aux aurores
Dans ma salle de classe, il y a deux élèves qui arrivent en retard en classe. Il arrive même qu’elles ratent parfois la première heure de cours. J’ai échangé avec elles. L’une s’appelle Eden, elle a 15 ans et habite la commune de Matete. Eden m’a expliqué ce qu’elle vit exactement depuis l’arrivée de la pénurie.
« J’habite dans la commune de Matete. Avant la pénurie de carburant, je me réveillais à 05h45 pour être à l’arrêt à 06h35. Je prenais alors le bus pour arriver à l’école à 07h30 au plus tard. Comme les cours commencent à 08h00, j’avais le temps de réviser un peu. Mais depuis la pénurie, il y a un sérieux problème d’embouteillages, et les prix des transport ont augmenté. Avant je payais 1000 FC pour 2 courses, maintenant je paie 2500 FC, et je suis obligée de me réveiller plus tôt. Je me réveille vers 04h00 alors qu’il fait encore noir, pour arriver à l’arrêt vers 5h40. Ma mère m’accompagne à l’arrêt de bus», explique Eden.
La bataille du transport
Se réveiller et sortir tôt comporte des risques, notamment ceux liés à la sécurité. Eden sort alors qu’il fait encore noir. Elle explique : « J’ai peur des bandits qui rôdent à cette heure-là. Ils peuvent nous attaquer. Je me dispute l’accès aux véhicules de transport avec des papas et mamans qui vont au travail. C’est la bataille à l’arrêt de bus ! Le plus fort prend la place et part. Et les faibles restent attendre le prochain bus. Comme je n’ai pas la force de me battre, je réussis souvent après plusieurs tentatives, et j’arrive en retard à l’école ».
Laudia aussi est dans la même situation
Laudia est élève en 3ème des humanités littéraires. Elle habite Kinsuka pécheurs, dans la commune de Ngaliema. Elle ausi raconte : « Depuis qu’il y a cette pénurie de carburant, je dépense plus de 6000 FC parce que le prix des transports a augmenté. Avant, je payais tous les jours 1500 FC au total pour arriver à l’école. Dans notre école, les retards justifiés, notamment quand tu habites loin, sont sanctionnés par une exclusion de la première heure des cours. Et cela, même s’il y a intérrogation. Avant je me levais à 06h30, et souvent j’arrivais à l’école au plus tard 08h00 parce que le trajet est très long. Maintenant je me lève à 05h30 et j’arrive toujours au-delà de 08h00. Il y a trop d’embouteillages. »
C’est un grand risque pour des jeunes filles de quitter leurs maisons à des heures pareilles pour le transport. Mais malgré les efforts qu’elles fournissent, elles arrivent toujours en retard à l’école. Je me suis demandé si à cause de cette pénurie du carburant il pouvait avoir une dérogation pour les élèves de l’école. Alors j’ai décidé d’échanger avec un professeur du lycée Motema Mpiko, monsieur Jean-Marie Kiaku, pour savoir ce qu’il en pense.
« Pour moi je ne pense pas que ça puisse vraiment être une raison pour nos élèves de venir en retard surtout pas ceux qui sont près de l’école, parce que moi-même j’habite à Mbenseke. Je fais de mon mieux et j’arrive toujours avant 8h00. Je pense que les élèves doivent s’efforcer d’être à l’école à temps. Le gouvernement doit aussi prendre des mesures pour régler ce problème de pénurie de carburant. »
La nécessité d’une solution rapide
Je me rends compte que ces élèves et d’autres qui vivent le même problème sont en grande difficulté et vont continuer à avoir des problèmes à l’école à cause du retard. C’est pour cela que je demande au gouvernement de prendre les dispositions nécessaires pour mettre fin à cette pénurie. Les prix des transports baisseront et les embouteilages diminueront aussi. Cela permettra aux élèves habitant les zones éloignées d’arriver à temps à l’école.
Merci.