Après la naissance, l’enfant a besoin d’une nutrition adéquate pour une croissance harmonieuse.
Le lait maternel est le meilleur aliment pour le bébé pendant ses premiers jours sur la Terre, d’autant plus que cela contribue efficacement au renforcement de son système immunitaire, lui apporte tous les éléments nutritifs et de l’eau, lui assure un développement sensoriel et cognitif, lui permet le développement harmonieux de son cerveau et de son système nerveux, et le protège contre les maladies diarrhéiques.
Par ailleurs, le lait maternel ne peut être remplacé par aucun autre substitut car, hormis les propriétés citées plus haut, il renforce également les liens affectifs entre la mère et l’enfant, ce qui contribue activement au bien-être psychologique de ce dernier.
Pourtant, il est remarqué que ce ne sont pas tous les enfants qui bénéficient de cet aliment essentiellement riche car, selon l’Enquête Démographique et de Santé (EDS 2014), près d’un enfant sur deux (48%) bénéficie des bienfaits de l’allaitement maternel exclusif dans l’ensemble du pays contrairement à seulement 1.8% dans la Province du Bandundu.
Cette situation est due à de multiples facteurs, notamment les conditions peu favorables imposées par certains employeurs aux mères allaitantes. Cela est aussi causé par les conditions salariales qui ne permettent pas aux femmes travailleuses d’allaiter exclusivement leurs enfants pendant le congé de maternité car, certaines d’entre elles sont contraintes de se « débrouiller » pour la survie de toute la famille au détriment de la nutrition de leurs enfants.
Tel est le cas de maman Sophie (pseudonyme) qui travaille dans une institution publique au Bandundu et qui a un enfant de 4 mois. Elle nous dit :
« C’est mon deuxième enfant et je fais de mon mieux pour respecter l’allaitement maternel exclusif car à mon premier enfant, déjà à 3 mois, il a eu de problèmes digestifs car j’ai dû lui ajouter de la bouillie parce que je devais sortir tous les jours pour notre survie.
Maintenant, j’avoue que ce n’est pas facile mais mon mari m’aide beaucoup. Cela fait déjà depuis un mois que j’ai repris le travail. J’emmène mon fils mais les conditions ne sont pas adaptées et je ne sais faire autrement. »
Mais la santé de mon fils vaut tout l’or du monde !
Plusieurs dispositions sont en vigueur dans notre pays encouragent l’allaitement au sein pour les femmes qui travaillent :
○ la Convention sur la Protection de la maternité en son article 10 ;
○ le Code du travail de la République Démocratique du Congo à l’article 132 ;
○ la Convention relative aux Droits de l’enfant en son article 24 alinéa 2 au point c.
Tous ces éléments ont fait l’objet de débats et échanges à l’échelle mondiale lors de la Semaine Mondiale d’Allaitement Maternel 2015 qui a tablé sur la corrélation entre le travail et l’allaitement.
Autrement dit, comment faire pour rendre le milieu professionnel plus propice à l’allaitement maternel?
Pour cette année 2015, la Semaine Mondiale a été lancée, dans la Province du Bandundu, le mardi 11 Août 2015 par le Ministre Provincial en charge de l’intérieur et du genre, représentant le Gouverneur de Province en mission.
Après divers discours encourageant l’allaitement maternel dans le milieu professionnel, le Ministre Provincial de la Santé a déclaré dans son mot que le lait maternel est incontournable.
Mais malgré l’avancée significative et la volonté manifestée de la part des autorités en matière d’allaitement maternel exclusif, le plus grand reste à faire. Le Ministre a conclu son discours en rappelant que « travailler et allaiter, c’est possible ».
Lors de la conférence-débat qui a suivi le lancement officiel, plusieurs stratégies ont été proposées dans le but de soutenir, maximiser et améliorer les conditions et le temps d’allaitement en milieu professionnel :
○ La prolongation du congé de maternité de 14 semaines à 6 mois pour permettre aux nourrissons de se nourrir exclusivement au sein durant les temps recommandés par l’Organisation Mondiale de la Santé ;
○ En vertu du le Code de travail congolais en son article 132 accorder à la femme allaitante deux repos d’une demi-heure par jour pour allaiter son enfant.
○ Afin de permettre à ces mamans de ne pas perdre le temps en rentrant à la maison parfois éloignée du lieu de service, il serait plus recommandé d’aménager un local dans les bureaux ou à proximité des lieux de service ;
○ Assurer une bonne rémunération des agents et employés dans les différentes entreprises ce qui permettra à la femme allaitante de respecter effectivement son repos de maternité.
Il est certes vrai que ce n’est pas toujours facile de concilier l’allaitement maternel exclusif et les exigences professionnelles, mais le soutien de l’employeur et des collègues de travail peut faire toute la différence et, par leur attitude favorable à l’allaitement des enfants, ils peuvent garantir aux enfants la jouissance de leurs droits.
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Photo : © UNICEF RDC/2005/Giacomo Pirozzi
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