Je suis Jemima Mukendi, enfant reporter de Kipushi. J’ai assisté à la remise des brevets de fin de formation en coupe et couture au centre d’apprentissage professionnel catholique Saint-Joseph.
La cérémonie a eu lieu fin juillet dernier au Centre de la Fondation Annie et ses Amis Belges au Congo (FABC) de Kipushi. Une fille a retenu mon attention. Elle s’appelle Jolie. Elle a 16 ans.
De la carrière à une couturière, le parcours de Jolie
Jolie est l’une des filles que nous avons sensibilisées dans la carrière minière de Luhongo en 2021. Après nos sensibilisations, la fille avait décidé de quitter la carrière pour reprendre le chemin de l’école.
« Ce brevet, je le dois aux Enfants reporters et aux membres du comité d’enfants. J’étais perdue. Pour moi, la seule option était de concasser et de vendre les pierres pour gagner ma vie. Grâce à leur sensibilisation, j’avais décidé de reprendre mes études. Et aujourd’hui, me voici avec un brevet de couturière en main. Je leur dis sincèrement merci », reconnaît Jolie.
Formation professionnelle, la seule option
L’âge n’a pas permis à Jolie de reprendre l’école normale. Elle avait abandonné ses études pendant cinq ans. En septembre 2021, elle les reprend. Et elle choisit une formation professionnelle en coupe et couture. « Je me sens fière d’être couturière aujourd’hui. Je suis maintenant utile à ma société. Je sais confectionner des habits pour les femmes et les enfants. Et ce qui me rend la plus heureuse, c’est que je suis la seule lauréate avec 73% sur un effectif de 36 finalistes de 7 centres de Kipushi », se félicite Jolie.
« Aux filles qui ont abandonné leurs études et qui continuent de travailler dans les carrières, ce travail n’est pas adapté aux filles. Il n’est jamais tard pour se rattraper. Je leur demande de venir apprendre un métier au centre », a poursuivi Jolie.
Mon plaidoyer
Je demande aux parents d’inscrire leurs enfants dans un centre de formation professionnelle pour préparer leur vie et les rendre plus utiles à la société au lieu de les laisser dans les carrières.
J’encourage mes collègues, enfants reporters et comités d’enfants à mener plus des sensibilisations. L’histoire de Jolie est la preuve que nos sensibilisations sur les droits de l’enfant ne sont pas une perte de temps.
Encadreur : Christian Katondo