Insécurité, grève des enseignants, journées ville mortes, difficulté pour les parents de payer les frais scolaires. Ce sont là les quelques défis que nous devons relever dans la ville de Beni ce 30 avril, journée nationale de célébration consacrée à l’enseignement.
Je m’appelle Samuel Isenge, je suis Jeune Reporter de la ville de Beni, au Nord-Kivu. Une province de l’Est de la République Démocratique du Congo. Je vais vous parler des différents problèmes qui gangrènent le secteur de l’Education dans ma ville.
Vous avez surement entendu parler de Beni, cette ville connue à cause des atrocités et le lot de malheurs que les groupes armés lui imposent. Cette situation influence négativement l’éducation des enfants. C’est pourquoi je plaide pour que cela change. Car l’éducation est la clé de l’avenir, comme nous disent nos enseignants.
L’insécurité et les cours ne marchent jamais ensemble
La ville de Beni regorge de plusieurs déplacés venus d’un peu partout. Des enfants venu de Mutwanga, Alungupa, Eringeti, et bien d’autres agglomérations qui se trouvent dans les secteurs contrôlés par les ADF (groupe rebelle ougandais) qui commettent un nombre incalculable d’exactions sur la population, quotidiennement. Dans ce circonstances, il est difficile de scolariser des enfants dont la vie est faite de déplacements constants.
Les groupes de pression et les journées ville morte
Il ne passe pas un mois à Beni sans interruption de l’activité scolaire pendant deux ou trois jours. En fait, depuis l’instauration de l’état de siège par le Président de la République, les jeunes de différents groupes de pression et mouvements citoyens manifestent dans la rue pour exiger le retour de la paix, et la levée de l’état de siège. Des manifestations parfois violemment réprimées par les forces de l’ordre. On entende des détonations et des coups de feu. Dans ces conditions, il est impossible pour les enfants d’étudier.
Ma requête à toutes les parties prenantes
En tant que Jeune Reporter de la ville de Beni, et conformément à l’article 28 de la Convention relative aux droits des enfants qui stipule que : « les enfants ont le droit à l’éducation. L’enseignement primaire doit être gratuit et obligatoire pour tous… », je demande à l’Etat congolais de faire tout son possible pour imposer la paix afin que les enfants de Beni aillent a l’école tous les jours comme c’est le cas dans d’autres provinces.
Aux autorités locales ici à Beni, de prendre des mesures pour encadrer les manifestations afin de ne pas pénaliser les enfants. Et aux groupes de pression et mouvements citoyens, de chercher à dialoguer avec les autorités pour trouver une issue pacifique pour protéger l’éducation des enfants qui sont aussi leurs frères.