A l’occasion de la Journée Mondiale contre le travail des enfants, Deo, Enfant Reporter du Bandundu, se penche sur l’exploitation économique des jeunes écoliers de sa ville.
Commentaire du photographe:
Je vous parle aujourd’hui de l’exploitation économique des enfants à Bandundu-ville. Cette violation des droits de l’enfant perdure en telle enseigne qu’elle est facilement digérée par la population de la ville de Bandundu, alors que cette pratique est, en réalité, à condamner avec la dernière énergie.
L’exploitation économique des enfants à Bandundu-ville peut être le fait que le parent, ou toute autre personne exerçant l’autorité tutélaire sur l’enfant, le contraigne à vendre, à aller au champ, à casser des pierres ou à toute autre activité à but lucratif. Le parent se dit incapable de prendre dûment soin de ses enfants à cause de la situation socio-économique précaire dans laquelle il se trouve.
Cette pratique nuit à la santé et au développement de l’enfant. Elle l’expose à plusieurs sortes de violences pouvant occasionner des conséquences tant physiques que psychologiques et même sociales, et peut compromettre également son éducation.
L’enfant travaille parfois même pendant les heures de cours ! On se cache derrière l’alibi selon lequel l’enfant étudie le matin pour vaquer à ses occupations après les cours. Mais nous savons tous qu’un enfant qui travaille le matin et part pour les cours l’après-midi, ou vice-versa, n’aura pas de bons rendements dans ses résultats.
Il est à noter aussi que la plupart des victimes de cette pratique sont âgés de moins de 14 ans, selon le rapport MICS 2010 sur la province du Bandundu. Cela va à l’encontre de l’article 32 alinéa 1er de la Convention relative aux droits de l’enfant (CDE), qui stipule : [blockquote cite= » » » »]Les Etats parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation et de n’être astreint à aucun travail comportant des risques ou susceptible de compromettre son éducation ou de nuire à sa santé. [/blockquote]
Nous, Enfants Reporters du Bandundu, avons réalisé une émission axée sur ce thème. Nous avons conclu cette émission en demandant aux parents de prendre leurs responsabilités en mains, parce que la CDE, en son article 18 alinéa 1er, reconnait la responsabilité qui incombe aux parents pour la mise en œuvre des droits de l’enfant. Mais nous constatons que rien n’est fait du côté des parents pour protéger les enfants contre cette violation.
Nous réitérons cette recommandation à leur égard, et nous demandons à la population bandundoise de servir de garde-fou contre cette pratique : en conseillant les parents coupables et, en cas de résistance, en dénonçant auprès des autorités compétentes tous les auteurs de cette pratique, qui est une violation des droits de l’enfant. Enfin, comme le dit l’article 18 alinéa 2, nous demandons à l’Etat congolais de mettre sur pied des programmes socio-économiques afin de venir en aide aux parents pour palier à la situation.
Si toutes les recommandations ci-haut étaient mises en œuvre, il y a lieu d’espérer une nette amélioration dans ce secteur de protection de l’enfant, qui peut toucher aussi plusieurs autres secteurs, tels que la survie et le développement de l’enfant.