Chères autorités,
Chers parents,
Chers enfants,
L‘humanité entière fait face à une épreuve horrible due à la pandémie de coronavirus. Tous unis, nous pouvons éradiquer ce dévastateur coronavirus, en s’accrochant scrupuleusement aux mesures barrières telles qu’édictées par les autorités sanitaires. L’eau est indispensable dans la lutte, étant donné que le lavage correct et fréquent des mains est l’une des mesures barrières pour se protéger du coronavirus. Plus que jamais, l’accès de tous à l’eau est nécessaire.
Et pourtant…
La pénurie en eau potable continue à battre record dans la ville de Mbuji-Mayi (province du Kasaï-Oriental). Cela met en péril la vie de milliers d’enfants et de familles. Seules l’eau de pluie et l’eau de rivière sont accessibles pour la plupart des ménages.
C’est ce que vit Germaine, une jeune fille de 16 ans, qui parcourt les quartiers de Mbuji-Mayi à la recherche d’eau potable. Elle explique que toutes les fontaines de REGIDESO ont été bloquées par les fontainiers dès lors que les autorités ont prônées l’accès gratuit à l’eau potable. « La vente de l’eau leur permet de gagner l’argent », raconte Germaine.
A cause de cela, la population doit aller dans des quartiers lointains où il y a des fontaines d’autres fournisseurs d’eau tels que les associations des usagers de l’eau potable « ASUREP ». Et le mal, c’est qu’une fois arrivé à la fontaine, une foule immense est attroupée autour de la fontaine sans respect des mesures de distanciation et des autres gestes barrières.
Un manque d’eau aux multiples conséquences
Cette situation expose la population au risque de contamination mais entraîne aussi retour tardif à la maison pour la plupart des enfants et jeunes qui doivent attendre longtemps avant de pouvoir avoir de l’eau.
Il n’y a pas d’autre choix que de se réveiller très tôt pour aller occuper les premières places à la fontaine. Effort vain car les résidents proches arrivent toujours en premiers… Lorsque la fontaine est en panne, il faut parcourir une trentaine de kilomètres pour aller à la rivière et puiser de l’eau.
Aujourd’hui, la jeune Germaine doit soulever durant de longs kilomètres de lourdes charges et ne peut pas respecter les gestes barrières. Germaine n’est pas la seule dans cette situation car de très nombreux enfants de Mbuji-Mayi sont victimes de la pénurie d’eau.
Et les droits des enfants ?
Tout le monde sait que l’eau c’est la vie, alors pourquoi ne pas en donner à la population surtout en cette période ? La Convention internationale des droits de l’Enfant stipule pourtant que chaque enfant doit pouvoir se développer physiquement, mentalement, spirituellement, moralement et socialement.
Par manque d’eau, les gestes barrières ne sont pas scrupuleusement observés et les enfants sont privés de leur développement. Quelle autre action pouvons-nous employer pour éradiquer le coronavirus sans eau ?
Oui chères autorités, chers parents, chers enfants, unissions-nous pour contrer la propagation du coronavirus et le stopper ! N’oublions pas de prendre conscience des actes que nous posons à l’égard des enfants durant cette période où le coronavirus dévaste le monde.