Comme la rentrée scolaire bat son plein, il me parait très important de vous parler de l’éducation des enfants de la province du Sud-Kivu. L’éducation est un facteur essentiel dont l’enfant a besoin pour son intérêt et pour l’intérêt d’une nation.
Dans la province du Sud-Kivu, certains enfants ratent le chemin de l’école et ce n’est pas par leur volonté.
Si des milliers d’enfants ne terminent par le cycle scolaire, c’est notamment à cause des frais scolaires exagérés, de l’absence des écoles surtout dans les milieux ruraux, de la pauvreté de nos parents, des guerres récurrentes, des maladies qui attaquent ces enfants mais aussi le handicap, qui prive les enfants de l’école. On peut aussi citer nos coutumes, qui favorisent la non-scolarisation des enfants par exemple en interdisant aux filles d’aller à l’école. Enfin, le fait que les parents ne programment plus les naissances peut favoriser la non-scolarisation de leurs enfants, car lorsque les enfants sont nombreux les parents n’ont pas les moyens de tous les envoyer à l’école.
Je vais vous donner des exemples.
Prenons le cas de Marcellin, que j’ai rencontré à Bukavu alors qu’il était en train de vendre des beignets. Il a huit ans et n’étudie pas, parce que sa mère a été répudiée, il lui manque l’argent pour payer les frais scolaires. Marcellin ne va ainsi plus à l’école, et vit en vendant des beignets.
Il y a aussi le cas de Murhula, que j’ai rencontré à ciharha quand j’étais sur le terrain dans ce village un peu reculé de la province en tant que parlementaire des enfants. Agé de 12ans, il est transporteur de gravier dans une carrière. Je me suis beaucoup intéressé à lui car j’ai été vraiment étonné de ce qu’il faisait à son âge, nous sommes devenus amis et il m’a alors tout dit. Il n’étudie pas car il lui manque celui qui lui payera les frais scolaires : ses parents ont été emportés dans la forêt par les rebelles il y a sept ans. Ainsi, il doit se débrouiller pour avoir de quoi manger avec ses frères.
Pour lutter contre la non-scolarisation, je proposerai ceci:
Aux autorités :
– Rendre tous les articles prônant la gratuité et l’obligation de l’enseignement une réalité. Car nos parents sont souvent incapables de payer tous ces frais qui sont exigés, c’est pourquoi trop d’enfants restent à la maison plutôt qu’à l’école ;
– Protéger l’enfant en milieu scolaire contre les abus et toute forme d’exploitation. Car les abus et les exploitations – par exemple fouetter l’enfant d’une manière exagérée, lui donner trop de travaux en plus, le discriminer, etc. – peuvent pousser l’enfant à bannir le chemin de l’école ;
– La qualification de l’enseignement, c’est-à-dire fournir les infrastructures adaptées à l’enseignement et rendre disponible les matériels didactiques. Car ça permettra à tous les enfants de très bien acquérir le savoir qu’ils doivent apprendre à l’école ; et
– Promouvoir la paix, car les guerres déstabilisent l’éducation des enfants. Par exemple, en faisant des orphelins, qui peuvent être recrutés dans par des forces négative, des déplacés ou des réfugiés, en détruisant les écoles, etc.
Aux parents :
– Inscrire à l’école sans discrimination de race, de religion, de sexe et d’opinion tous leurs enfants. Car l’enfant est l’avenir de demain, grâce à l’éducation. Si les parents n’inscrivent pas leurs enfants à l’école, c’est aussi peut-être parce qu’ils visent un intérêt particulier pour leurs enfants, par exemple de les faire devenir pêcheurs, bergers, aides maçon, cultivateurs, vendeurs, transporteurs, etc. et ne voient pas l’importance de l’éducation quel que soit l’enfant et son avenir ; et
– Programmer les naissances futures car dit-on « c’est par la porte de l’école que sort la grandeur d’une nation ». Cela permettra aux parents d’avoir les moyens de soutenir chacun de leurs enfants, par exemple pour manger à leurs enfants, assurer leur santé, payer leurs fournitures scolaires, etc.
Je suis convaincu que si le gouvernement et les parents assuraient ces responsabilités, les enfants du Sud-Kivu seraient tous éduqués.
Sachons que l’enfant est une richesse très grande pour une nation, car c’est son avenir.
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Photo: UNICEF RDC 2013 Brett Morton