J’ai décidé de parler aujourd’hui de la qualité de l’éducation puisqu’elle est un pilier majeur du développement d’un pays. Selon l’UNESCO, l’éducation a le pouvoir de favoriser le développement, de faire naître les talents, de donner les moyens d’actions aux gens et de protéger leurs droits.
Mais nous constatons que cette éducation n’est pas de qualité dans le Bandundu.
A titre d’exemple, citons celui des enfants vivant dans les milieux ruraux. Certains professeurs désertent les écoles avant l’heure pour vaquer aux autres activités leur permettant de subvenir aux besoins de leur famille, parce qu’ils disent qu’ils ne sont pas dûment pris en charge par l’Etat. Pensez-vous que cette pratique vise l’épanouissement de la personnalité de l’enfant et le développement de ses dons ? Nullement, puis que certains parmi ces enfants, bien qu’ayant fini le cycle primaire, ne parviennent même pas à lire et à écrire convenablement.
Ce manque de qualité dans l’enseignement a fait l’objet d’une conférence-débat qui a réuni les enfants reporters, les personnes œuvrant dans le secteur de l’éducation au Bandundu et des juristes. C’était lors du 23ème anniversaire de la Journée internationale de l’enfant africain, axée sur le thème : « Une éducation de qualité, gratuite, obligatoire et adaptée pour tous les enfants en Afrique ».
Les participants, dont nous-mêmes Enfants Reporters, conviés à cette manifestation ont décelé les causes réelles de cette régression de l’éducation dans le Bandundu notamment :
- – L’incompétence pour certains enseignants et la négligence pour d’autres ;
- – Le manque d’une bonne prise en charge des enseignants, ce qui favorise la négligence de leur part ;
- – Le manque d’infrastructures scolaires adéquates
Nous avons formulé ensemble des recommandations à l’égard de l’Etat (Ministère Provincial de l’EPSP et la Division Provinciale), des enseignants, des parents et des enfants, dont les majeures sont :
- – Améliorer le salaire des Enseignants pour une bonne motivation ;
- – Améliorer les conditions d’Etude des enfants en réhabilitant les écoles ;
- – Assainir ce secteur par un recyclage des enseignants, ce qui lui permettra d’éliminer les enseignants incompétents, car dit- on ‘’L’homme ne peut donner que ce qu’il a’’. Un enseignant mal formé ne va transmettre que la déformation aux enfants qui sont censés apprendre auprès de lui.
Aux Enseignants :
- – Bien préparer les leçons et faire en sorte que les enfants qui l’écoutent comprennent ces leçons
Considérons les principes énoncés dans la Convention relative aux droits de l’enfant en son article 29 : « L’éducation doit viser à favoriser l’épanouissement de la personnalité de l’enfant, le développement de ses dons et de ses aptitudes mentales et physiques, dans toute la mesure de ses potentialités. Elle doit préparer l’enfant à une vie adulte active dans une société libre et encourager en lui le respect de ses parents, de son identité, de sa langue et de ses valeurs culturelles, ainsi que de la culture et des valeurs d’autrui ».
Nous observons au Bandundu les enfants qui prétendent étudier. Ils ne sont pas préparés à une vie politique responsable, on ne leur a pas inculqué le respect des droits de l’homme et le respect du milieu naturel, et ils ne savent pas bien parler en français, parfois même lire et écrire. Nous voyons clairement que l’éducation dans le Bandundu ne réunit pas les conditions pour être dite de qualité.
Nous demandons donc à l’Etat Congolais de prendre ses responsabilités pour trouver de nouvelles stratégies afin de reformer le secteur de l’éducation.
L’éducation étant le socle du développement d’un pays, il y va de l’intérêt de la nation congolaise de travailler pour rendre l’éducation qualitative dans le Bandundu comme dans les autres provinces de la RDC.
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Les Enfants Reporters témoignent de leur engagement pour l’éducation:
Les Jeunes Reporters de l’Ituri se mobilisent pour la gratuité de l’éducation primaire