« Etes-vous pour ou contre le droit à l’éducation des filles enceintes ? ». C’est la question que pose Diane, notre facilitatrice à la session de consultation pour les jeunes filles organisée par l’UNICEF dans un hôtel à Kinshasa.

C’est au tour des garçons d’être entendus sur les questions qui touchent les filles. Le but de ces consultations ? Recueillir les avis des garçons sur les mesures nécessaires pour que les filles jouissent pleinement de leurs droits à l’éducation. Lorsqu’une fille doit arrêter l’école parce qu’elle est tombée enceinte, la question concerne la fille et le garçon.
Je m’appelle Dan Lwaya, je suis enfant reporter de Kinshasa.
Pendant la consultation, nous sommes séparés en groupe pour travailler sur différents sujets. Chaque groupe travaille sur une thématique de la consultation. Mes amis enfants reporters, d’autres jeunes, participants à la consultation et moi parlons de la décision du ministère de l’éducation de garder les filles enceintes à l’école. En fait, je ne suis pas d’accord avec cette décision. Pour moi, c’est un sujet sensible et problématique.

Pour le droit à l’éducation des filles enceintes, mais autrement

En fait, je pense qu’une fille de 13 ou 14 ans qui tombe enceinte et continue d’aller à l’école peut créer beaucoup de problèmes à ses professeurs. Surtout si sa grossesse est difficile à porter. J’ai entendu dire que certaines femmes font des caprices durant leurs grossesses. Imaginez que l’élève enceinte commence à vomir en classe ou qu’elle a des sautes d’humeur, ou encore qu’elle veuille manger un aliment en particulier.
Que va faire le professeur ? En plus de cela, d’autres filles peuvent prendre exemple sur elle et l’imiter. Je crains que certains élèves pensent qu’il n’y a plus de contraintes, plus de discipline et que tout est permis à l’école. Je pense humblement que cette décision n’est pas la meilleure qui soit. D’autres membres du groupe pensent la même chose. C’est donc l’avis qu’on présente lors de la restitution.
Programme pour les filles mères
Je sais qu’il y a d’autres personnes qui soutiennent le contraire. En fait, je ne suis pas contre les filles qui tombent enceinte. Mais les garder à l’école peut avoir des conséquences qu’on aura du mal à gérer sur d’autres enfants.
Pourtant, je soutiens le droit des filles d’avoir accès à l’éducation comme d’autres enfants. Et pour ne pas leur priver de ce droit, on pourrait mettre en place un programme d’éducation à domicile ou un programme d’éducation pour filles enceintes où elles pourront suffisamment apprendre dans des conditions qui tiennent compte de leurs situations. Après l’accouchement, ces filles qui sont encore des enfants peuvent regagner le système scolaire classique. Cela aiderait. Je continue de penser que la maternité est une question de choix et elle est faite pour les adultes qui peuvent assumer leurs responsabilités.
Encadreuse : Choisie Nseka