Je suis Paul Kashala et enfant reporter de Kinshasa. Je vis à Lemba terminus, près de la grande route. Dans mon quartier, le silence est une denrée rare. En fait, il y a des bars un peu partout.
Et chacun met sa musique comme il veut et cela à n’importe quelle heure. À cause de cela, je connais presque toutes les chansons populaires qu’on joue dans les bars. Je trouvais que ce n’était pas un problème pendant les vacances. J’écoutais les musiques pour me distraire. Mais lorsque l’école reprend, ce n’est pas évident…
Impossible de préparer mes examens
Comment voulez-vous étudier avec de la musique entraînante autour de vous ? C’est impossible. Imaginez que vous faites un exercice de math et qu’à côté, on joue la chanson « Mayday » de Fally. Je ne sais pas ce qui se passe pour vous. Mais moi, j’arrête l’exercice pour chanter quelques secondes. Et je chante fort. Du coup, pour le lendemain, je n’ai pas revu mes leçons.
Pour les examens, je me retrouve face à un problème. Pour moi, c’est impossible de préparer mes examens avec tout ce bruit. Ce n’est pas difficile, mais impossible de me concentrer.
Pour préparer mes examens, j’ai proposé à mes parents d’aller passer quelques semaines chez ma tante. Je pensais que je pourrai être au calme. Ma tante habite aussi à Lemba. Une fois chez elle, je réalise que la situation est pire. Chez elle, la musique est encore plus forte. Je suis rentré chez nous à la maison.
Je ne peux étudier qu’en-dehors de la maison
Les premiers jours de mes examens étaient difficiles. Je savais que je n’avais pas bien travaillé. Donc, pour les prochains jours, j’ai commencé à rester à l’école pour réviser. Mes notes se sont nettement améliorées. Et j’ai mieux passé le reste de mes examens. C’est un peu énervant de savoir que je ne peux pas étudier à la maison au calme. En fait, je ne comprends pas pourquoi je suis obligé de quitter la maison pour pouvoir étudier tranquillement ?
À mon avis, les chefs des quartiers ou les bourgmestres doivent penser à comment mettre de l’ordre dans les bars. Par exemple imposer que les musiques puissent être diffusées à une certaine heure et limiter les volumes, etc.
En fait, un enfant ne peut pas étudier dans ces conditions. En plus, un enfant ne peut pas vivre avec autant de bruits autour de lui. Ce n’est pas possible. Pensons-y. C’est l’avenir des enfants qui est perturbé et mis en danger.
Encadreuse : Choisie Nseka