Premice, 18 ans, est Jeune Reporter de la ville de Beni à l'est de la RDC. Formée en 2018, elle aime encadrer les jeunes filles comme elle pour les encourager à se promouvoir elles-mêmes et changer les comportements.

Un jour quand je traversais le marché central de Beni « Kilokwa », j’y avais croisé une amie. Pendant que nous discutions, 4 enfants mal habillés ayant l’air triste et affamés se sont approchés de nous. La plus grande avait environ 11 ans et le plus petit 7 ans. Ces enfants quémandaient dans le marché. Pendant qu’ils s’approchaient de nous, les personnes qui étaient près nous avertissaient : « Attention, ces enfants peuvent être des voleurs, ils vont, vous voler votre argent. »

Mon amie avait décidé d’éviter leur trajectoire mais moi je les avais attendu. Quand ils sont arrivés près de moi, je leur ai demandé qui ils sont et pourquoi ils quémandent. La plus grande qui s’appelait Sifa me répond : « Nous sommes venus de Mbau, une localité située à 17 kilomètres de la ville de Beni. Lors d’un affrontement, notre maison a été incendiée et nos parents ont été tués. Nous sommes ici dans une famille d’accueil. Le père de cette famille nous a dit qu’il n’a pas assez d’argent pour nous scolariser et nous nourrir. Nous devons donc beaucoup travailler, vendre les œufs dans les rues ou bien quémander s’il y a pas d’œufs à vendre. »

Conformément aux articles 28 et 32 de la convention relative aux droits de l’enfant (CDE), l’enfant a droit à la scolarisation et d’être protégé contre l’exploitation économique. Nous prions le gouvernement congolais ainsi que les organisations de protection de l’enfant de prendre en considération les droits de ces enfants orphelins de massacre à Beni en assumant leurs responsabilités.