Beaucoup de parents utilisent diverses formes de discipline pour faire comprendre à leur enfant que sa conduite était mauvaise. Ces parents sont convaincus qu’utiliser des méthodes fortes et des punitions physiques sont le moyen de bien éduquer leur enfant. Parfois, ces parents disent même qu’ils dressent leurs enfants ! Moi, quand j’entends le mot « dressage », je pense directement aux animaux et non aux enfants.
L’utilisation de la violence peut avoir des conséquences très négatives sur les enfants qui grandissent avec un sentiment d’insécurité et de crainte. Ils sont marqués à vie et parfois, certains enfants perdent la vie. Sarah était une jeune fille de 16 ans, habitant à Bunia, capitale de la Province de l’Ituri, située au nord-est de la République Démocratique du Congo (RDC). Rachel, la petite sœur de Sarah, raconte l’histoire malheureuse qui a conduit à la mort de Sarah.
« Mes parents ont divorcé il y a longtemps. Ce n’est que récemment que maman s’est remariée à un autre homme. Au début, nous étions tous très heureux ! C’était une nouvelle vie qui a commençait », explique Rachel. « Lorsque maman est tombée enceinte quelques mois après, tout a changé pour ma sœur Sarah et moi. Il ne passait pas une semaine sans que nous soyons soumises à des punitions corporelles ».
Les yeux larmoyant et le regard triste, Rachel continue de m’expliquer sa triste histoire. « A la moindre faute ou erreur qu’on peut commettre, on se faisait punir et battre. Un jour, Sarah a oublié la nourriture sur le feu et le repas a été brûlé. Pour la punir, maman l’a enfermé et sévèrement fouettée pendant toute la nuit. Le lendemain matin, Sarah avait du mal à se lever. Inquiet de voir Sarah dans un tel état, un proche a conduit ma sœur dans un centre de santé proche de la maison. En fin d’après-midi, Sarah avait rendu l’âme. »
Les punitions physiques en RDC
Le cas de Sarah n’est pas un cas isolé. De nombreux parents utilisent la violence comme moyen d’éducation. En RDC, plus de 80% des enfants subissent des formes de discipline violente, à savoir des châtiments corporels ou des agressions psychologiques. Nous voulons être éduqués pour devenir des personnes utilises pour la société de demain, mais nous ne voulons pas être éduqués comme des animaux. Eduquer un enfant, c’est avant tout l’aimer. Nous avons le droit de grandir en bonne santé et de conserver notre intégrité physique comme stipulé dans la Convention des Droits de l’Enfant.
Les punitions excessives provoquent des conséquences excessives
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Article écrit par Joyce Byamungu, chargé des Conditions féminines des Enfants Reporters de l’Ituri