Chers amis enfants de Goma,
Je m’appelle Caleb Kalambayi Ngandu, enfant Reporter de Kinshasa et président du Comité d’enfant de mon école, l’ITC Ntolani. J’ai appris à travers les médias la situation catastrophique à laquelle vous faites face en ce moment à Goma, dans le Nord-Kivu. Je vous écris cette lettre tout d’abord pour vous apporter mon soutien dans cette épreuve que vous traversez et pour vous dire que je pense très fort à vous.
L’éruption du Nyiragongo et la coulée de lave ont créé la panique dans votre ville et ont amené les habitants à fuir par milliers pour sauver leur vie.
C’était dans la nuit du samedi 22 mai que j’ai appris la nouvelle alors que je m’apprêtais à me coucher. À l’instant, mon rythme cardiaque s’est accéléré et je ne pouvais m’empêcher de penser à vous et à comment vous viviez la situation. De Kinshasa, à des milliers des kilomètres de là où vous êtes, l’attente était insupportable. L’âme agitée et le cœur lourd, je scrutais constamment les médias pour voir si la lave allait arriver dans la ville.
La ville epargnée, Dieu merci !
Selon les informations qui me sont parvenues, enfants et parents ont parcouru des kilomètres à pied parfois en laissant derrière eux tous leurs biens. Dans la panique, je me demande si les enfants ne se sont pas perdus en chemin. Les différentes informations qui circulent sur les réseaux sociaux, souvent non vérifiées et sans source fiable, montrent des images d’habitations détruites et des populations déplacées et dressent un bilan lourd en matière de mort. Toutefois, j’ai appris ce matin, en lisant le journal le monde, que la coulée de lave descendue des flancs du volcan, s’était immobilisée ce dimanche dans les faubourgs de Goma, épargnant ainsi de justesse la ville où les habitants rentrent peu à peu chez eux. Cela m’a plutôt rassuré.
Le gouvernement a-t-il mené des actions pour garantir vos droits ?
Chers amis,
Cette catastrophe vient s’ajouter aux nombreux problèmes auxquels vous faites face notamment ceux relatifs à l’insécurité. Sachez que vous n’êtes pas seul et que les enfants de Kinshasa joignent leurs prières à ceux de toute la République en votre faveur.
Ensuite je vous écris pour en savoir un peu plus sur comment vous vivez cette catastrophe naturelle. J’ai lu sur le blog que certains étaient partagés entre la peur et l’optimisme. Je me pose mille et une questions sur votre situation. Pour ceux d’entre vous qui ont fui la coulée de lave, comment ça s’est passé ? Comment avez- vous tenu bon pendant cette longue marche ? Qu’est-ce que vous avez emporté avec vous dans la fuite ? Surtout comment vous avez passé la nuit après la fuite ? Comment vous vous êtes senti ?
De manière générale, qu’est-ce que le gouvernement a mené comme action pour garantir vos droits après cet incident ? Avez-vous accès à l’eau potable ? À une nourriture saine, équilibrée et suffisante ? Comment faites- vous pour aller à l’école ou pour au moins continuer à étudier ?
Je vais mener des plaidoyers en votre faveur auprès des autorités
Pour les familles qui se sont réfugiés dans les camps, comment se passe la vie dans le camp ? Comment les enfants sont-ils accompagnés psychologiquement pour dépasser ce traumatisme ?
En tant qu’enfant membre du comité d’enfant, je vais mener des plaidoyers en votre faveur auprès des autorités ici à Kinshasa. En espérant vous lire bientôt, je vous embrasse.