Je m’appelle Trésor Bageni, enfant reporter de Walikale. J’ai vu comment mon ami Ombeni a souffert pour avoir endommagé une moto après l’avoir lavé.
En fait, Ombeni a 14 ans et il lave les motos près de la rivière Kuya. Parfois, les motards lui laissent leurs motos pour qu’il fasse des essais.
Alors, un jour Ombeni a fini de laver la moto d’un client. Un autre est arrivé et lui a demandé de laver la sienne. Il a accepté. Et lorsqu’il a voulu conduire cette moto pour la déplacer, il a, malheureusement, endommagé le réservoir.
« J’ai immédiatement contacté le motard pour lui expliquer l’accident et lui ai proposé de régler les dommages causés. Sa réaction a été violente. Il a commencé à me frapper et a menacé de me faire emprisonner si je ne reparais pas sa moto endommagée. Je lui ai demandé de me laisser d’abord rentrer chez moi pour vérifier si ma mère était présente », raconte Ombeni.
Lorsque mon ami rentre dans le quartier, d’autres enfants se moquent de lui. Il a peur, honte et ne sait pas comment faire. Le motard est accompagné par ses collègues et quelques curieux.
« Lorsque nous sommes arrivés chez nous, ma mère n’était pas là. Elle était partie au champ. Lorsqu’elle rentre, elle est informée de la situation et me suit au lavage. Le chef de quartier est intervenu et on nous a demandé de payer au motard 40 000 FC. Ma mère a payé cette somme », regrette Ombeni.
Ma place n’est pas au lavage
Lorsque le motard est parti, la mère, en colère, a frappé mon ami.
« Nous avons déjà du mal à joindre les deux bouts du mois. J’avais honte d’avoir causé cette dépense de 40 000 FC à ma mère. Pour me mettre à l’abri, je suis parti chez mon grand-père. Il m’a donné quelques conseils. J’ai compris mon erreur et j’ai décidé de ne plus retourner au lavage. Je me suis rendu compte que ce n’était pas ma place », raconte Ombeni.
En fait, la mère de mon ami lui avait déjà interdit de faire le lavage des motos. « Malgré les interdictions de ma mère, j’ai continué à aller laver les motos. Et aujourd’hui, j’ai vu les conséquences. Cela aurait pu être pire. Heureusement que je ne suis pas blessé. Je pense qu’au-delà de savoir nos droits, nous devons aussi savoir nos devoirs, parmi lesquels le devoir d’obéir aux parents », conclut, avec philosophie, mon ami.
En fait, je sais que les enfants ont droit le droit d’être protégé comme le stipule l’article 32 de la Convention internationale relative aux droits de l’enfant. « Les États parties reconnaissent le droit de l’enfant d’être protégé contre l’exploitation économique et contre le travail qui risque de nuire à sa santé, à son éducation ou à son développement physique, mental, spirituel, moral ou social ». Les autorités, les parents et les responsables des enfants devraient veiller au respect de ce droit.