Loïs Cilanda, 16 ans, enfant reporter de la ville de Mbuji-Mayi, province du Kasaï oriental.

Moi c’est Loïs Cilanda, enfant reporter de la province du Kasaï Oriental, ville de Mbuji-Mayi. Le travail de réparation de chaussures est beaucoup pratiqué par  les enfants dans notre ville.

 

 

Alors que je me rendais au marché, j’ai croisé deux petits garçons assis au bord de la route. Ils réparaient des chaussures et des babouches de certaines personnes que j’ai trouvées avec eux. Ils ne me semblaient pas en bonne santé du tout. En plus, leurs habits étaient déchirés. L’un avait neuf ans et l’autre dix ans. En les voyant ainsi, j’ai eu vraiment mal, et je me suis rapprochée d’eux pour discuter de leur condition. Ils m’ont dit ceci :

 » Nos parents sont décédés l’un après l’autre, alors que nous étions encore tout petits. Juste apres leur mort, nous sommes allés rester chez notre grand-sœur qui était déjà mariée. Notre grand-sœur vend des légumes, et son mari est un creuseur de diamant. Et ils ont déjà 3 enfants (…) Nous aimerons bien aller à l’école mais nous ne pouvons pas, parce que nous n’avons pas le temps. Tout le temps, nous le passons à chercher où arranger des babouches ou des chaussures.  »

 

Parties prenantes au fonctionnement du ménage

 

Les enfants expliquent la raison pour laquelle ils travaillent :  » La somme d’argent que notre sœur rapporte de son petit commerce ne suffit même pas pour nourrir sa propre famille, et encore moins nous. C’est pour cela que notre beau-frère nous oblige à faire ce travail pour contribuer chaque soir avec l’argent que nous trouvons, pour qu’on paie la farine et on prépare le foufou à la maison « .

Quelle souffrance pour Raymond et Albert, que de se débrouiller pour se nourrir à si bas âge ! Ces deux enfants m’ont dit que chaque jour, ils circulent  un peu partout. Cela, du matin au soir, et sous un soleil accablant. Des fois même sous la pluie, affamés et exposés au danger de la circulation, ou au kidnapping.

 

Ces deux enfants ne sont pas les seuls. Plusieurs autres enfants de ma province sont obligés de faire ce genre de travail, par manque de moyens, pour contribuer à la survie de la famille.

Sur ce je demande aux autorités, de notre province de faire en sorte que les enfants ne travaillent pluspour survivre, mais qu’ils puissent plutôt aller à l’école.

 

 

 

Donatien MUELA Jeune Encadreur