Merveille est parmi les enfants reporters nouvellement formés à Kinshasa.

Je suis Merveille enfant reporter de la ville province de Kinshasa, élève à l’institut presbytérienne de Ndjili en 3 ème année commerciale.

L’année prochaine, j’aurai sûrement mon diplôme d’État en commerciale. Alors, je pourrais réaliser le rêve de mes parents. Oui. Vous avez bien entendu, le rêve de mes parents. Pas le mien.

En fait, je suis une couturière dans l’âme. Je rêve de devenir une grande couturière, styliste. Je rêve de voir mon nom cité parmi les grands de la mode dans le monde. Quand je vois des grands défilés de mode, je me dis que je vais aussi organiser des défilés et habiller des grandes stars et autres célébrités. Mes créations pourront faire la Une des journaux dans le monde.

Ça, c’était avant. Et j’avais même pensé comment organiser mon cursus. D’abord, faire la coupe et la couture aux humanités pour savoir déjà confectionner les vêtements et bien dessiner. Ensuite, je fais du modélisme et du stylisme à l’université. Entre-temps, je me lance en confectionnant des vêtements et en créant mes modèles. Je me suis dit qu’après quelques années de travail sur ma marque, je peux devenir une grande styliste reconnue.

Malheureusement, mes parents ont bouleversé ces plans. Ils ont décidé que j’allais faire la section commerciale. C’est qu’il n’est jamais trop tard. Je peux toujours revenir à la mode après le bac. Je sais que j’aurai tout de même un retard par rapport aux autres qui ont fait coupe et couture. Et je ne suis pas sûr qu’on me laisse faire ce que je souhaite.

 

Je crois en moi

Pour mes parents, il n’y a pas d’avenir dans la couture et le stylisme. Ils m’ont dit que très peu de gens réussissent dans ce domaine. C’est vrai. Mais il y a ceux qui réussissent aussi. Et réussir dans ce domaine n’est pas facile comme dans plein d’autres d’ailleurs. Il faut certes du talent, beaucoup de travail et un bon carnet d’adresses. Le carnet d’adresses se construit.

Ma certitude est que je crois en moi. Et je suis sûr que je vais y arriver si on me laisse tenter ma chance.
En réalité, mes parents sont de bonne foi. Je comprends qu’ils veulent m’orienter vers un domaine qu’ils pensent être mieux pour moi. Un domaine qui pourrait me donner plus de chance de réussite. Mais chaque enfant a un rêve. Et je pense qu’il faudrait l’orienter vers la poursuite de ses rêves. Et ne pas empêcher à l’enfant de le poursuivre.

Les connaissances que j’ai en commercial pourront m’aider dans ma carrière de couturière et de styliste si on me laisse le faire après le bac. J’ai des notions de comptabilité qui vont m’aider à mieux gérer mes affaires, etc.

Oui, c’est bon de faire des études où tu as plus de chance de gagner ta vie. Mais c’est encore mieux de faire des études qui te passionnent. Avec la passion, on se lance à fond et on travaille sans compter les heures.
Je voudrais que les parents entendent les rêves de leurs enfants pour mieux les orienter au lieu de leur faire obstacle. Je crois que les rêves sont faits pour se réaliser. Et le mien, devenir styliste. Qu’on me laisse le réaliser. Je peux le faire.