Kipushi : un enfant se blesse les doigts dans les carrières pour sa rentrée scolaire
Je m’appelle Dieu-Merci, je suis enfant reporter de Kipushi. J’ai rencontré Christian dans la carrière Safricas. Il souhaite retourner à l’école mais les moyens financiers ne le lui permettent pas pour l’instant. Il a 13 ans et travaille depuis près de deux ans sur un site minier artisanal.
Je prépare ma rentrée scolaire dans les carrières
Safricas, est un site minier artisanal, et Christian y travaille de 8h00 à 17h45. Il habite à 3 km de son lieu de travail, toujours dans la même ville. Ce garçon de 13 ans y travaille pour préparer sa rentrée scolaire 2022-2023. Il vient du village Kabongo qu’il a quitté, et où il a laissé sa famille. « Je suis orphelin de père et mère. C’est depuis 2018 que j’ai perdu mes deux parents, au même moment et le même jour. Ils sont morts dans un accident de circulation qui impliquait le camion dans lequel ils se trouvaient. Apres l’enterrement, j’ai décidé de quitter le village Kabongo pour venir ici à Kipushi avec mon grand frère, déjà marié et père de deux enfants. Mon objectif était de venir continuer mes études. Mais depuis que je suis arrivé voilà déjà trois ans, je n’étudie pas. Je dois faire la 7e année scolaire. C’est la raison pour laquelle je travaille dans les carrières. C’est pour préparer ma rentrée scolaire.
Un travail rude pour assurer sa scolarité
Dans cette carrière, de nombreux enfants travaillent pour garantir leur survie. D’autres travaillent pour préparer leur retour à l’école, mais aussi pour aider la famille. Il faut dire que la pauvreté est une réalité dans plusieurs ménages à Kipushi. Christian ajoute : « Je me blesse presque chaque jour les doigts avec le marteau. Mais je n’ai pas le choix. Sinon je risque de ne pas étudier encore cette année. Pendant le travail, les doigts ne font pas mal, mais la nuit, je ne supporte pas la douleur. Je peux dire que mes doigts sont abimés »à cause » de mes études. » Christian aimerait étudier pour devenir un grand mécanicien. « Quelques soient mes difficultés, je dois étudier pour devenir un jour mécanicien. Cela m’aidera. »
Un rêve à accomplir, coûte que coûte
L’école donne accès à une vie décente. Mais de nombreux enfants ne vont pas à l’école par manque de moyens. C’est le cas de Christian. Il travaille pour aider sa famille tout en se gardant des objectifs fermes et clairs : « Je suis décidé à reprendre mes études cette année. Avec ce travail j’ai réuni 90 000 Fc. J’ai déjà payé mes souliers, cahiers et j’ai le sac à dos pour l’école. Je dois totaliser une somme qui me permettra de me faire inscrire et payer au moins trois mois de frais à l’école » déclare-t-il.
Encadreur : Christian Maland