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Je m’appelle Charly Bukasa, enfant reporter de Kinshasa, et j’ai 16 ans. J’aimerais aujourd’hui parler d’un sujet qui met la vie de plusieurs élèves en danger : les conflits entre écoles.
De violentes bagarres généralisées
Les conflits entre écoles sont un sujet très terrorisant, parce que souvent, ils dégénèrent en bagarres généralisées. Les enfants se battent et prennent ainsi le risque d’être blessés et même de perdre la vie.
Récemment à Kinshasa, un élève a perdu la vie suite à une bagarre entre écoles. Le pauvre enfant a été abandonné seul dans la rue. Et cette situation qu’on aurait pourtant pu éviter n’est malheureusement pas arrivée qu’une seule fois. .
Mon école se trouve dans la commune de Ngaliema. Elle est, elle aussi en conflit avec trois autres écoles des environs. Il nous arrive donc de nous retrouver au cœur d’une bagarre.
Un vendredi après-midi, alors que je passais mon examen de mathématiques, une bagarre a éclaté. Les élèves des autres écoles se sont réunis et ont décidé de nous attaquer. Quand ils sont arrivés, armés de pierres, de machettes, et autres instruments, ceux de mon école ont essayé de se défendre avec tout ce qu’ils avaient sous la main. C’était une grosse bagarre, d’une ampleur telle la police a été obligée de s’interposer. Certains élèves sont allés barricader la route pour nous empêcher de rentrer à la maison.
Ce jour-là, trois élèves ont été blessés, et tous étaient en uniforme. Mais aucune des autorités des trois écoles n’est intervenue.
Des incursions soigneusement préparées
Les questions que je me suis posées sont celles de savoir : comment ces élèves sont entrés avec ces instruments à l’école ? Où étaient les responsables de l’école lorsque des armes blanches y ont été introduites ?
Pour répondre à ça, je me suis renseigné, et j’ai appris de certains amis comment les bagarres se préparent.
J’ai appris que les élèves n’arrivent pas toujours à l’école avec leurs armes. Souvent, ils font circuler un mot d’ordre et se donnent rendez-vous pour aller combattre certaines écoles. Il y en a aussi qui quittent l’école pour aller chercher les armes : couteau, machettes, etc. Et vont rejoindre leurs amis pour aller au » front ».
Le seul moyen pour mettre fin à cet affront, c’est que la police arrive sur les lieux et essaye de rétablir l’ordre en les séparant. Mais cela n’est parfois pas suffisant. Parce que généralement même après l’intervention de la police des élèves vont boucler les routes annexes pour nous barrer le passage. Et s’il n’y a pas de suivi, les élèves de mon école se font agresser en rentrant chez eux.
Mon point de vue
Je pense que c’est mal de se battre. Parcequ’en tant qu’élèves, nous devons nous concentrer sur nos études. Il serait triste et douloureux de voir un de nos amis perdre la vie dans des circonstances aussi violentes.
Je demande aux responsables des écoles de surveiller leurs élèves, en procédant de temps en temps à des contrôles de leurs sacs. C’est pour éviter de leur faciliter le port d’armes blanches qui leur permet de créer des dégâts.
Le conflit entre écoles est un problème qui nous concerne tous qu’on soit parent, élève, responsable d’école, ministre, etc. Parceque les enfants sont la relève pour demain, et donc l’avenir de notre pays.
Et aux enfants comme moi, sachez que la violence ne résoud jamais rien. Arrêtons de nous battre et bannissons ces pratiques conflits entre nos écoles.
