Ce 16 juin 2015, nous célébrons la Journée de l’Enfant Africain. Permettez-moi de vous rappeler qu’elle a été proclamée ainsi suite au massacre des enfants de Soweto, en Afrique du Sud.
Cette année, l’Union Africaine a opté pour un thème qui touche énormément les sociétés africaines et du monde. Ce thème est intitulé : « Accélérons les efforts pour mettre fin au mariage des enfants ».
Le mariage d’enfants est une union dans laquelle l’un ou les deux conjoints sont âgés de moins de 18 ans. C’est une pratique très répandue dans le monde, en Afrique et particulièrement en République Démocratique du Congo (RDC).
La RDC fait partie des pays qui ont un taux élevé de mariages d’enfants.
Le mariage des enfants concerne généralement les jeunes filles. Compte tenu de la pauvreté des populations, de la pesanteur des traditions culturelles s’exerçant sur les familles ainsi que de la non-scolarisation des jeunes filles, beaucoup des parents cèdent sous la pression. Ils envoient très jeunes leurs enfants au mariage, par souci de conformité aux coutumes et/ou par nécessité de percevoir la fameuse dot.
Des années de lutte passent sans que les mentalités changent. Aussi absurde que cela puisse paraître il existe encore au 21ème siècle des personnes qui pensent judicieux de marier leurs enfants de 12, 13 ou 14 ans, que ce soit pour gagner de l’argent ou des biens ou pour s’éviter les foudres de la société.
Et, oui ! Il y en a beaucoup…de ces sociétés africaines qui considèrent les femmes comme des marchandises. Et attendre trop longtemps avant de vendre cette « marchandise » risque d’être une honte pour la jeune femme et sa famille.
Cette pratique entraîne beaucoup de conséquences physiologiques et psychologiques graves sur l’enfant.
C’est pourquoi, nous enfants reporters, avons voulu participer à la campagne de l’Union Africaine pour mettre fin au mariage des enfants.
Cette campagne a été précédée par une série d’activités. Tout a commencé par le Girl Summit (sommet des filles) tenu à Londres en juillet dernier auquel Merveille et Nathan, eux aussi enfants reporters, ont participé.
Nous avons ensuite participé au Forum des Jeunes à Kinshasa: il s’agissait d’un atelier rassemblant les jeunes pour les consulter sur la conception d’un plan d’action de lutte contre le mariage d’enfants et de différents supports pour soutenir ladite campagne.
Il y a tout juste quelques jours nous avons également organisé une conférence de presse pour que les journalistes relaient l’information de notre participation à la campagne auprès de la population.
Parallèlement à cette campagne, nous avons voulu aller sur le terrain, palper les réalités et récolter les différents avis de la population sur le mariage d’enfants. Nous avons identifié les causes profondes de cette pratique comme étant les suivantes :
* Les raisons principales du mariage des enfants sont d’ordre économique. Lorsque les parents n’ont pas assez d’argent pour élever leurs enfants ou pour assurer leur scolarité, le mariage de leurs enfants est une alternative alléchante. C’est plus souvent le cas dans les zones rurales et périurbaines.
* Au-delà de l’aspect économique, la culture joue aussi un rôle prépondérant.
* Les parents sont encouragés à marier jeune leurs filles quand elles tombent enceintes précocement.
Pour mette fin à ce fléau, nous voulons que la campagne de lutte contre le mariage d’enfants atteigne principalement 3 cibles : les enfants, la communauté et les décideurs.
Pour toucher les enfants, nous comptons organiser une série d’activités de sensibilisation dans 8 communes ciblées de Kinshasa (BUMBU, KIMBASEKE, KISENSO, MAKALA, MASINA, MONT-NGAFULA, NDILI ET SELEMBAO).
Nous comptons atteindre la communauté à travers la diffusion d’affiches, de pancartes, de pins, de dépliants ou de clips vidéo comme celui que les jeunes du Forum des Jeunes viennent de réaliser:
Pour les décideurs, nous avons prévu d’organiser des plaidoyers au niveau national, provincial et au niveau des autorités administratives. Nous avons par exemple déjà consacré à ce thème une édition de notre émission télévisée, La Voix de l’Enfant. Nous y avons invité un représentant du Gouvernement et deux représentants des organismes partenaires du gouvernement (l’UNICEF et l’UNFPA).
Nos objectifs sont :
* À la fin de cette campagne, chaque enfant doit avoir un minimum d’informations sur le mariage des enfants. Ces informations doivent lui permettre de rejeter et de dénoncer cette pratique.
* L’ensemble de la communauté est sensibilisée et peut ainsi dénoncer les auteurs des mariages d’enfants et les coutumes qui les favorisent.
* Le gouvernement met en place des mécanismes de prévention et de prise en charge des victimes des mariages d’enfants.
* Le gouvernement applique réellement les textes nationaux et internationaux que nous avons ratifiés et qui interdisent le mariage avant l’âge de 18 ans.
Chers lecteurs, tant que le mariage des enfants persistera en RDC, notre pays ne se développera pas. Doit-on attendre plus longtemps ? Il est clair que non. Nous devons agir le plus rapidement possible et cette campagne est l’occasion d’agir efficacement pour qu’à l’avenir nous ne connaissions plus un seul cas de mariage d’enfant.
Comme me le dit toujours une de mes amies enfant reporter : « nous les filles, nous voulons des livres et des cahiers et pas des maris ! »
great work! Longonia!
Selon les sondages de membres de notre ONGD CACLES dans le village de Isanza, situé environ 45 km de la cité de Luiza au kasaï central, une maman nous explique de la vie de leurs filles sur les mariages dans ce territoire: nous avons des peines au coeur en voyant les mariages de nos filles ne progressent pas car elles sont parfois enceinté à l’âge recculé et nos filles nos pas la chance d’arriver à la fin de leurs études primaires ou secondaires. Elles sont surtout enceinté dans la brousse où elles reçoivent de mauvaises conseisl de nos coutumes, qu’il faut faire des entraînements sexuels avant d’aller à mariage et ça te permettra d’avoir un bassin qui peut supporter l’enfant. Juste arriver à 19 ans la fille ici chez nous elle peut compter 2 à 3 enfants. Depasser cet âge sans être marié où sans enfant, la fille est appellée « MUTSHELEWE » en langue maternelle soit a expiré. J’espère qu’avec vos quesques,il peut que votre ONGD apporte une aide à nos filles pour qu’elles connaissent leur droit.