Je m’appelle Jérémie Karagi, je suis enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. Je suis élève au collège Saint Paul. J’ai rencontré Patou et sa petite sœur qu’il porte au dos. Il habite à Luhihi dans le territoire de Kabare.
Patou est un garçon courageux et très gentil, qui s’occupe toujours de ses petits frères. Il est le deuxième de sa famille. Ses parents vont au champ chaque matin pour revenir le soir. Il a 11 ans et n’a jamais fréquenté l’école. Il reste chaque jour à la maison pour s’occuper de ses deux petites-sœurs.
J’ai eu pitié de Patou quand je l’ai vu. Il était couvert de poussière à cause de la saison sèche. Son grand frère âgé de 14 ans travaille dans un moulin à plusieurs kilomètres de chez lui. J’ai voulu en savoir un peu plus sur lui. Je lui ai posé la question de savoir s’il a déjà mangé, mais à ma grande surprise, il m’a dit : « on ne mange que le soir. Pendant la journée, nous restons sans mange. Il faut que papa et maman sortent du champ le soir pour trouver quoi manger ».
Cette histoire m’a fait tellement mal. Voir trois enfants d’une même famille, très sales et affamés… Et même s’ils vivent dans un village situé à 47 Km de la ville de Bukavu, je pense qu’ils méritent aussi la pleine jouissance de leurs droits.
C’est pourquoi je recommande à notre gouvernement de penser aux enfants vivant dans les coins réculés, au fin fond de nos territoires. L’avenir de chaque enfant est sacré et nous devons faire en sorte que chaque enfant ait au-moins une chance de vivre le tien.