Je me nomme Emmanuel Jidisa, j’ai 15ans. Je suis là pour vous raconter mon expérience avec la photographie.
Dès ma naissance, j’ai toujours rêvé d’être photographe, réalisateur, caméraman ou informaticien. Je prenais un gros cahier cartonné de papa, je le mettais en portrait au coin du mur, et ça prenait la forme d’un ordinateur. Je plaçais mes doigts dessus. Des fois, mon oncle qui est photographe me donnait ses appareils photos abîmés pour que je joue avec. Et cela n’a fait qu’attiser ma passion. Je n’avais pas de matériel informatique ou photographique, mais je n’ai jamais abandonné mon rêve.
En devenant enfant reporter à l’âge de 9 ans, j’ai pu faire quelque chose dans ce domaine. Un enfant reporter est un petit rédacteur qui prend des photos, qui écrit des articles. C’est comme cela que j’ai pu entrer en contact avec l’appareil photo. Mais ce n’était pas suffisant.
Photographe d’un jour
En travaillant avec UNICEF en République Démocratique du Congo, j’ai rencontré Josué Mulala. Il est photographe. Je lui ai posé la question de savoir si ça lui plairait que je l’accompagne comme assistant. Il a accepté que je sois son assistant d’un jour.
Dimanche 19 juin à Kinkole, à l’occasion de la formation des enfants footballeurs au centre de formation Belor et pour la première fois, Josué m’a laissé l’appareil photo pour être le photographe du jour.
Au départ je me disais que ça serait facile mais quand j’ai pris l’appareil photo professionnel en mains, il était trop lourd pour mon poids. Je ne connaissais rien sur la photographie professionnelle, et Josué était obligé de m’enseigner les notions de base telles que le zoom, le cadrage et la lumière. Ce n’était pas facile que je maîtrise toutes ces notions en si peu de temps. Je devais tout retenir et appliquer. Je me suis dit que je peux, et j’y arriverai. Après un certain temps, je me suis senti à l’aise avec l’appareil photo, et j’ai ensuite passé une très belle journée avec mon nouvel ami. C’était un jour pas comme les autres.
C’est le début de ma carrière photo, je l’espère. Ce qui me reste, c’est de continuer à me donner dans ce domaine, ne pas lâcher à cause de manque de matériel. Je dois me battre. Je me suis toujours dit que quand on veut se lancer dans un domaine, il faut premièrement l’aimer, et deuxièmement, prendre au sérieux son engagement. Car quand on prend quelque chose au sérieux, on finit par y arriver. Et enfin, troisièmement, avoir de la volonté et espérer. Voilà les trois petits principes que j’ai élaborés et que je vais suivre.
Félicitations mon frère Emanuel pour ton travail