Aujourd’hui, je veux partager avec vous l’histoire d’une jeune fille de Mbuji-Mayi qui est obligée de se prostituer pour manger. Pour préserver son anonymat, nous allons l’appeler Ange.
Ange, 16 ans, est orpheline de père et vit avec sa mère et sa grande sœur tout près de chez moi. A cause du confinement, les activités de la mère d’Ange ne fonctionnent plus très bien. Commerçante, elle ne vend plus ses produits et ne ramène plus assez d’argent à la maison pour manger.
Un choix dicté par la survie
Poussé par sa grande sœur, Ange a décidé de se prostituer au Quartier Latin, un endroit où beaucoup de jeunes filles se prostituent. Chaque jour, Ange sortait de la maison après le départ de sa mère et rentrait avant son retour pour qu’elle ne se doute de rien.
Après quelques semaines, Ange est tombée enceinte et l’a annoncé à sa mère. Sous le feu de la colère, la mère d’Ange a renvoyé sa fille de la maison mais après quelques jours, elle s’est résolue à la laisser revenir à la maison. Pour échapper à la stigmatisation du voisinage, la famille a déménagé dans un quartier reculé.
Aucun enfant ne devrait vivre cela
L’article 34 de la Convention relative aux droits de l’Enfant stipule pourtant que les états parties s’engagent à protéger l’enfant contre toutes les formes d’exploitation sexuelle et de violence sexuelle. Ils doivent prendre toutes les mesures appropriées pour empêcher que des enfants ne soient incités ou contraints à se livrer à une activité sexuelle illégale.
Ange n’est pas la seule fille dans cette situation. Beaucoup d’enfants sont obligés de se prostituer pour subvenir aux besoins élémentaires de la vie à cause de la pauvreté de leurs parents. J’interpelle les autorités à assurer la protection des enfants contre l’exploitation et les abus sexuels.