Je me nomme Joël Kasongo, enfant reporter de Kipushi. J’étudie en 4ème Chimie industrielle à l’institut Mulumba Lukoji de Kipushi. Dans ma cité, une fille de 17 ans a tenté de se donner la mort par pendaison après avoir triplé de classe. J’ai eu peur lorsque je l’ai appris d’une de ses amies.
Un profond désespoir
Carole est en 5ème Scientifique depuis 2020. Elle a repris l’année pour la première fois. Cette année, elle reprend de plus belle malgré tous ses efforts. Après avoir réalisé qu’elle va tripler la 5ème, elle décide de mettre fin à sa vie. « Son frère l’a trouvée enfermée dans sa chambre. Elle s’est mise la corde au cou et elle était sur le point d’accrocher la corde à une planche de la charpente de la maison. Le garçon a appelé au secours. C’est ainsi que leur mère est venue intervenir», explique son amie de classe. Et dan cette même classe, une autre fille s’est évanouie après la proclamation des résultats. Elle a été internée à l’hôpital pour sa réanimation.
Les causes profondes de sa tentative de suicide
Carole est dans un grand désespoir. «J’ai fourni de grands efforts pour passer de classe. Arrivée à la fin de l’année, on me dit que je dois tripler l’année. Je refuse de reprendre pour la 3ème fois. Les petits qui étaient en 3ème quand moi j’étais déjà en 5ème vont se moquer de moi. Je ne peux pas. Autant mourir que tripler», a-t-elle déclaré très désespérée. Elle s’est donc adressée à son amie de classe pour lui demander si elle connaissait un poison pour qu’elle en finisse. Cette dernière et son frère sont complètement terrifiés.
Un encadrement et une assistance omniprésents
Après avoir constaté le désarroi de leur fille et ses conséquences sur elle, la famille a monté des stratégies : ne pas la laisser seule dans sa chambre ni ailleurs, continuer de la conscientiser pour lui faire accepter son échec, et enfin, lui faire changer d’école. Au niveau de l’école en retour, rien n’a été fait pour accompagner ces enfants en plein désespoir.
Je propose que les cas de redoublement et de triplement de classe soient traités délicatement dans les écoles. Celles-ci doivent trouver des mesures pour accompagner les enfants en désespoir. Il serait non de prodiguer des conseils aux élèves qui redoublent ou triplent, jusqu’à aller dans les familles. C’est cette collaboration qui doit exister entre les familles et les écoles.
Encadreur : Christian Katondo