Je suis Joël Kasongo, enfant reporter de Kipushi. J’ai 16 ans. J’étais très ému de rencontrer un enfant de 9 ans en train de concasser les pierres dans la carrière Safricas de Kipushi. Une si lourde tâche pour un enfant de cet âge. De surcroît, il est sourd-muet. Il s’appelle Exaucé.
Exaucé est devenu soudainement sourd-muet
Je me suis proposé d’interroger Exaucé lorsque je l’ai vu. J’ignorais qu’il était sourd-muet. Je l’ai suivi, mais il ne me répondait pas. C’est sa grand-mère qui m’a signalé qu’il est sourd-muet. « Exaucé est né en bonne santé, avec tous les sens qui fonctionnaient. A cinq ans, il est tombé malade. Pendant qu’il était malade, son frère meurt. Quand Exaucé apprend le décès de son frère, il entre dans le coma pendant 4 semaines. C’est là qu’il a perdu les facultés de parler et d’entendre. Ça fait 4 ans qu’il est sourd-muet.» a-t-elle expliqué. Ça m’a fait pleurer.
Condamné à casser les pierres dans la carrière pour sa survie
S’il était en bonne santé, Exaucé serait en 3ème primaire. Mais ce handicap ne le lui permet plus d’être scolarisé. Il n’y a pas d’école pour sourds-muets à Kipushi. Comment peut-il préparer son avenir ? Dans l’entretemps, sa grand-mère l’initie à ce dur travail. Il concasse les pierres à longueur des journées. Exaucé a déjà perdu ses parents. Chaque jour, sa grand-mère le réveille vers 6 heures pour se rendre à la carrière. Celle-ci est devenue son lieu d’apprentissage et de service au même moment. Ce n’est que vers 18 heures qu’ils regagnent leur domicile situé à 3 km de la carrière.
Un dur travail pour un salaire de misère
Très tôt le matin, ils se mettent à creuser pour dégager des blocs de pierre. Ils les transportent pour les ramener à la surface et les cassent pour en extraire les graviers qui serviront pour la construction. En une journée, Exaucé ne remplit qu’un seau de graviers. Celui-ci ne coûte que 500 Francs Congolais (0,25$ US). Il faut compter sur la participation de ses frères, eux aussi casseurs de pierres pour avoir le repas du jour. C’est vraiment triste qu’une famille travaille une journée entière juste pour son repas du jour seulement. Ce travail est pénible pour un enfant de 9 ans, surtout en situation d’handicap. J’ai envié l’assister, mais je n’ai pas des moyens.
Le droit à l’assistance
L’article 23 de la Convention internationale des droits de l’enfant stipule : « L’enfant handicapé a droit de bénéficier de soins spéciaux ainsi que d’une éducation et d’une formation appropriées pour lui permettre de mener une vie pleine et décente dans la dignité, et pour parvenir au degré d’autonomie et d’intégration sociale le plus élevé possible. »
Je demande donc que les enfants avec handicaps bénéficient aussi d’une prise en charge qui garantit leur autonomie, afin qu’ils soient utiles à la société et mènent une vie décente et digne. En outre, je demande qu’une grande campagne de sensibilisation soit menée au sujet des pires formes de travail.
Un programme doit être initié en partenariat avec les chaînes de radios locales, afin de sensibiliser les enfants et les parents sur les pires formes de travail des enfants. Leur retrait progressif des carrières doit être envisagé de toute urgence.
Encadreur : Christian Katondo
Vraiment nous devons combattre ce genres des situations.
Nous avons encore du travail à faire pour le respect des droits de l’enfant dans notre Pays.
Vraiment c’est très regrettable avec de durs travaux pareils aux mineurs