Je suis Gisèle Neema , enfant reporter de la ville de Goma, province du Nord-Kivu  et du site Lushagala. J’ai 15 ans et je vais vous parler d’un enfant qui est tombé au milieu d’une foule, au risque de se faire écraser.

 

C’était lors de la distribution de nourriture sur le site des déplacés.

En fait, il s’est passé un moment où les aides n’arrivaient plus dans le camp de Lushagala. Pourquoi ? On ne le sait pas. Et les responsables n’ont donné aucune explication.

 

Ce qui fait que, parents, enfants et vieux, tout le monde attendait la prochaine distribution de la nourriture. Et lorsque le jour de la distribution arrive, tous ceux qui ont des jetons se précipitent dans la file pour être parmi les premières personnes qui seront servies.

 

Irène, une fille de 14 ans, qui vivait dans le camp avec sa grand-mère, est allée pour recevoir la nourriture, un jour de distribution. Lorsqu’elle arrive sur place, elle trouve beaucoup de monde. Et elle doit attendre qu’on appelle son numéro de jeton. Entre-temps, dans la file, les gens se bousculent. L’enfant ne supporte pas la chaleur et elle s’est évanouie. Irène est mise de côté, le temps qu’elle reprenne connaissance.

Lorsque cet enfant revient dans la fille, personne ne fait attention à elle, ni à son état de fragilité. J’ai eu mal en voyant la fille souffrir. Et je ne pouvais rien faire pour l’aider.

 

 

Même les autorités du camp n’ont pas cherché une solution pour cet enfant lors du partage. Je pense qu’on pouvait faire une autre file pour les enfants, différente de celle des adultes lors de la distribution des nourritures. Si on ne fait pas attention, un enfant peut être écrasé dans ces files et mourir.

 

J’aimerais que les autorités fassent un effort pour trouver une solution pour les enfants qui viennent chercher des vivres avec des jetons. Il faudrait protéger les enfants ainsi que les femmes enceintes des bousculades.

 

 

Encadreur : Brigitte Nirere