Je suis Divine Musao, enfant reporter de Kipushi. Je me suis rendue au centre de santé Saint-Charles Lwanga de Kipushi visiter une amie malade. J’ai été choquée d’y trouver un garçon de 12 ans, Kasongo, abandonné dans un lit d’hôpital par ses parents. La curiosité va me conduire à découvrir qu’il est porteur du VIH.
Kasongo a un frère de 9 ans, Junior. Leur mère est décédée en août 2020. Depuis, leur père les a abandonnés. Il vit à Kasumbalesa avec sa nouvelle épouse. Les deux enfants habitent dans la maison familiale dans laquelle personne n’assume l’autorité parentale. Ils vivent de la mendicité et de la bonne foi des voisins depuis maintenant une année et deux mois.
Kasongo est malade depuis deux semaines. Plus personne n’intervient. Kasongo est porteur du VIH/SIDA. Tout le monde dans son entourage le sait. C’est une des raisons pour lesquelles leur père est parti. Il se rendait régulièrement à l’hôpital pour les antirétroviraux avec sa mère alors que celle-ci était vivante.
Deux semaines sans manger
Après deux semaines de maladie sans soins et sans manger, Kasongo est tombé dans le coma du fait de l’hypoglycémie. Un voisin l’avait alors amené au Centre de santé Saint Charles Lwanga. L’infirmière qui l’a reçu a constaté que le pauvre garçon avait passé beaucoup de jours sans manger. Ce qui a aggravé sa maladie. «Nous avons reçu ce garçon comme mort. Cet enfant a fait beaucoup des jours sans manger. Il est en état d’hypoglycémie. » m’a-t-elle expliqué. Il était couché là, comme mort : bouche sèche, corps inerte, yeux ouverts et ne pouvant ni parler ni reconnaître les gens. Personne n’était là pour prendre soin de lui ni prendre en charge ses soins. Je n’ai pas su retenir mes larmes. J’ai pleuré. Le centre Saint Charles Lwanga est l’une des œuvres socio-médicales de l’église catholique de Kipushi. Après des soins intensifs, Kasongo s’est rétabli. Il est sorti de l’hôpital sans payer le moindre sou.
Mon plaidoyer
L’article 17 de la loi portant protection de l’enfant en RDC stipule : « Tout enfant a droit à un milieu familial, cadre idéal où ses besoins matériels, moraux et affectifs sont pris en compte pour son épanouissement. »
L’article 23 de la même loi ajoute : « Tout enfant a droit à un niveau de vie suffisant pour permettre son développement intégral. La charge de le lui assurer incombe au premier chef, selon leurs possibilités, aux parents et à toute personne qui exerce sur lui l’autorité parentale. » C’est ce qu’affirme aussi l’article 27 alinéa 2 de la convention internationale des droits de l’enfant.
Je demande aux autorités de s’impliquer pour que le père de ces deux enfants soit retrouvé. Il doit assumer ses responsabilités de parent. Et en pareille situation, l’Etat doit apporter une assistance appropriée pour la santé de cet enfant.
Encadreur : Christian Katondo