Faveur Maniku, 16 ans, est Enfant Reporter de la ville de Kinshasa. Elle a participé au Forum des Filles de la RDC en 2022.

Je suis Faveur Maniku. J’ai 17 ans et je suis enfant reporter de Kinshasa. En fait, je voudrais parler du mariage précoce et forcé de Maimouna. C’est l’histoire d’une fille de 16 ans dont la vie a soudainement changé.

Cette fille a arrêté de sourire tout à coup. Élève d’une école de son quartier, Maimouna va assidûment à l’école. Depuis petite, elle veut marcher sur la lune. Astronaute, c’est son rêve. Elle y tient vraiment. Mais le changement climatique a eu une incidence majeure dans la destinée de cette fille et je vous raconte comment cela s’est passé. À vrai dire, ce n’est pas évident.
Pour les études de Maimouna, ses parents ont un champ. Et l’argent qu’ils gagnent après la vente des produits de la récolte leur permet de manger et de payer les études de leur fille. Malheureusement, les vagues de chaleur et les pluies diluviennes détruisent le champ des parents de Maimouna. Ils n’arrivent plus à prendre de leur fille ni à payer ses études. Il faut trouver une solution.
Un soir, en rentrant d’école, le père appelle sa fille. Il lui annonce qu’elle doit arrêter l’école. Maimouna ne comprend pas très bien de quoi son papa parle. Elle essaie de demander pourquoi ? Mais personne ne répond. Sa maman est silencieuse. C’est plus tard, que Maimouna apprend qu’elle doit épouser Nkongolo âgé de 40 ans. Ce monsieur a déjà d’autres femmes. Pour les parents, le seul moyen de sauver la famille est de donner la fille en mariage. En fait, pour le père, c’est une chance. Pour Maimouna, c’est le début d’une vie qu’elle n’a pas choisi.
Après ce mariage forcé, les rêves de Maimouna s’effondrent. Elle est devenue femme, épouse d’un homme, sans avoir eu son mot à dire. Elle n’a plus d’aspirations. Cette fille est venue rallonger la liste des victimes silencieuses des mariages précoces. Une violence. On n’imagine même pas comment les fortes chaleurs et pluies diluviennes peuvent impacter la vie d’un enfant. Maimouna n’est pas la seule à voir sa vie changer et ses rêves brisés à cause de la pluie, des inondations, etc.

Des enfants aux rêves brisés

Le mariage précoce a brisé les rêves de Maimouna. Comme elle, d’autres enfants sont victimes de mariage précoce. Et dans certaines villes de la RDC, le mariage d’enfants est encore une réalité. Je voudrais les autorités congolaises puissent vraiment prêter attention à ce phénomène pour que des rêves d’autres enfants ne soient pas brisés.
En privant une fille de son droit à l’éducation et à un avenir meilleur, on lui inflige une violence inacceptable. Cela réduit ses chances de se développer pleinement et de s’épanouir en tant qu’individu. Et c’est ce que je dénonce aujourd’hui.
Pour chaque fille, son droit à l’éducation et à un meilleur épanouissement dans la société.
Encadreur : Josué Bolongo