Ange Mastaki est jeune reporter de Bukavu, province du Sud-Kivu.

Je m’appelle Ange Mastaki, je suis jeune reporter de la ville de Bukavu et étudiante en médecine à l’Université Évangélique en Afrique. Je me suis réveillée très tôt le matin pour me préparer et aller au cours.

 

 

J’ai quitté chez moi à 7 heures pour prendre mon bus à la place Major Vangu appelé communément Essence. Arrivée au parking, à ma grande surprise, il n’y avait qu’un seul bus. Les rumeurs sur la place disaient que la route Essence-Panzi est barricadée par des motocyclistes à 3 endroits.

 

Des pierres comme droit de passage

 

J’ai quand même pris le bus. Mais à quelques mètres à peine, nous avons trouvé la route barricadée. Nous étions obligés de descendre pour continuer à pied, jusqu’à à la faculté. Pas moins de 6 km de marche. J’ai continué à pieds jusqu’à la faculté d’agronomie, où se trouvait une autre barrière, toujours des motards qui brûlaient les pneus sur le macadam. Ils exigeaient à tous les piétons d’apporter des pierres avant de traverser.

Je n’ai trouvé qu’une pierre, et je l’ai remise à l’un des manifestants. Mais l’un d’entre eux qui suivait la situation du regard a estimé que ce n’était pas suffisant :  » apparemment toi tu veux blaguer. Seulement une pierre ? Va en chercher au moins 5 ou alors une grosse pierre », a-t-il dit. J’ai failli me faire tabasser. Je suis donc rentrée chercher quelques pierres, sans en connaitre la finalité quant à leur usage.  Je ne connais même pas la cause de ces manufestations.

 

La dégradation de la situation

 

Jusque là, je supporte. Je ne me fais pas vraiment de soucis. Jusqu’à ce que je voie une ambulance de l’hôpital général de Panzi faire demi-tour, après plusieurs négociations vaines. Personne ne se souciait du malade que transportait l’ambulance. Ce patient dont l’état nécessite des soins d’urgence.

Le choc a été grand parce que je pensais qu’une ambulance peut circuler à n’importe quel moment, surtout qu’on ne la voit qu’en situation d’urgence, roulant à toute vitesse pour sauver un patient en état critique.  Ca c’est juste pour l’ambulance. Mais que dire de ceux qui avaient des rendez-vous avec le médecin ? Ou encore des victimes d’accidents de circulation ou domestiques ? Aujourd’hui c’était terrible dans ma ville. Le chaos total. Les cours annulés, l’accès aux soins impossible, le travail arrêté, … tout était dans le chaos.

Vous vous imaginez que je n’ai pas étudié parce qu’un groupe de gens a refusé que nous étudions ? Juste parce qu’ils ont occupé la rue avec leur manifestation ? Leur seule préoccupation est de voir leur lutte aboutir, sans souci des autres.

 

Mon point de vue

 

Voilà plusieurs fois que je rate le cours à cause de pareilles situations. C’est pourquoi je demande au gouvernement de prendre des précautions à l’avance pour encadrer ce genre de manifestations, de sorte à éviter qu’elles ne dégénèrent.