Josiane Mahamba est une Enfant Reporter de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Le 28 mai dernier, c’était la journée mondiale de l’hygiène mensuelle. En fait, j’ai réfléchi sur l’importance de la communication entre une mère et sa fille, sur ce sujet. Je suis Josiane Mahamba, enfant reporter de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu. J’ai 16 ans.

En effet, jusque-là, les sujets en lien avec la sexualité et les menstruations demeurent tabous dans plusieurs familles. C’est le cas de la mienne. En fait, beaucoup de mères ne discutent pas toujours avec leurs filles, par rapport aux sujets des règles. Pourtant, cela est très important et c’est aussi leur devoir.

 

Une fille doit être préparée à partir de la puberté.

Dès la puberté qui débute généralement entre 8 ans et 10 ans, une fille devrait connaître le fonctionnement de son corps. La fille devrait être préparée aux changements physiques auxquels elle va faire face et de comment elle devrait se comporter pour mieux se protéger.

 

Je n’étais pas informée lors de ma première fois

J’ai eu mes premières règles à 11 ans. A vrai dire, j’ignorais de quoi il s’agissait. J’en avais déjà entendu parler dans les bouches de quelques amies. Mais personne dans ma famille ne m’avait expliqué ce que cela représentait.

Je me rappelle qu’une fois, ma grande sœur m’avait prévenu qu’un jour je verrais du sang couler dans mes parties intimes. Malheureusement, elle ne s’était arrêtée que là.

Ma seule chance est que, lorsque cela est arrivé, j’étais à la maison. Si non, je ne sais pas ce qui serait passé.

J’en ai parlé avec la même grande sœur. Elle a pris le soin de me montrer comment mettre mes serviettes hygiéniques et comment me laver. Mais, j’avais besoin d’explications. Et ma sœur ne m’avait toujours pas expliqué à quoi était dû le phénomène que je voyais.

En fait, je n’avais rien dit à ma mère, mais à ma sœur. Ce sujet est tabou dans ma société. Tout ce que ma sœur m’avait montré, je ne savais toujours pas le pourquoi. Je pense que si ma mère m’avait tout montré, elle m’aurait dit comment me mieux me comporter et ce qu’il fallait faire.

 

Des informations reçues de l’école.

Lorsque je suis arrivée en secondaire, c’est à l’école que j’ai pu avoir des informations complémentaires pendant le cours de l’éducation à la vie. Pour tout dire, j’aurais voulu l’apprendre de ma maman. C’est qui n’a pas été le cas.

Je pense que chaque parent, surtout plus les mères, ont le devoir de parler des menstrues à leurs filles. Parce que les règles peuvent venir n’importe quand. Si par exemple il arrivait que la jeune fille ait ses premières règles en public, sans savoir ce que c’est. Comment peut-elle se comporter ? Certaines paniquent ou ont honte.

 

Ma recommandation.

Mon plaidoyer aujourd’hui est adressé à nos mamans. Je ne peux savoir comment me rendre propre ou me protéger si je n’ai pas d’informations de comment me comporter en cas des règles. J’aimerais que les mamans s’impliquent pour en parler avec leurs filles.

Nul ne peut remplacer une mère. Et la relation de confiance qu’elle a avec sa fille aide à obtenir les conseils appropriés sur l’hygiène menstruelle.

Encadreur : Nathalie Mazinge