Le mardi 10 mai 2016, nous, Nadia, Laetitia et Jospin, Enfants Reporters de Goma, avons effectué une visite au Centre de transit et d’orientation (CTO) du Conseil d’Action pour jeunes et enfants défavorisés (CAJED). En cette même occasion, le CTO a reçu la visite d’une délégation du bailleur de fonds suédois qui, avec nous, a vu les différentes formations que reçoivent les enfants de ce centre au niveau tant social (la musique, le dessin, la capoeira, la fabrication manuelle des paniers, …) que scolaire (l’alphabétisation, l’anglais, le français, la lecture et l’écriture).
Le centre avait commencé ses activités en 1992 avec les enfants qui étaient dits « de la rue ». Ensuite, face au phénomène de recrutement des enfants dans les forces et groupes armés, le centre s’est orienté dans le retrait, l’encadrement et la réinsertion de ces enfants dans leurs familles respectives.
Le centre encadre la réinsertion des enfants
Nous nous sommes entretenues avec le chargé de suivi des fonds disponibilisés par la Suède pour l’encadrement et la réinsertion des ex-enfants soldats, M. Francois Landiech, qui, en ces mots, a donné ses impressions : « Je crois que CAJED et UNICEF offrent un soutien pour l’éducation de ces enfants. Ils sont vraiment dans de bonnes mains.La Suède est engagée auprès de la RDC depuis 1991 et nous continuerons à travailler et essayer de changer la situation de ces enfants et leur permettre de repartir d’un bon pied ».
Le coordonnateur de CAJED qui nous a parlé du fonctionnement du centre, a remercié les visiteurs suédois puisqu’avec leur arrivée, il y a un peu plus d’espoir d’appui pour la réinsertion des ex-enfants soldats en famille ; il a invité aussi tant d’autre à faire autant : « Si leur réintégration est à plus ou moins 50%, certains enfants en bénéficient mais les autres sont obligés d’attendre encore. Mais avec l’aide que nous recevrons, la réintégration des enfants sera plus facile, et ils pourront tous en bénéficier. C’est une bonne chose de nous soutenir pour l’amélioration de la réinsertion des enfants dans la communauté ».
Le centre, une fenêtre d’espoir
Sans oublier les enfants du CTO/CAJED, nous avons échangé avec un jeune garçon du centre, âgé de 16 ans, un dessinateur qui, à travers ses dessins, influence et intéresse ses camarades à la pratique de la paix, tout en plaidant pour que ceux qui recrutent et utilisent les enfants dans les groupes armés soient sévèrement punis. « Je suis ravi de la visite des suédois car c’est une lueur d’espoir pour nous de regagner nos familles respectives. Et j’encourage les autres qui ont ce souci de nous venir en aide, de faire de même ».
Un proverbe latin dit : « Spes messis in semine » qui veut dire « l’espérance de la moisson se trouve dans la semence ». Ainsi donc, comme le bailleur des fonds suédois, le gouvernement et toutes les ONG se souciant de la protection de l’enfant doivent mettre la main à la pâte en fournissant plus d’efforts pour assurer un bon encadrement suivi d’une meilleure réinsertion des enfants en famille, à l’école et dans la communauté tout entière.
Cher Gouvernement congolais, appuyez les œuvres cadrant avec l’intérêt supérieur de l’enfant car une bonne conduite sociale, morale et intellectuelle dont ils feront preuve, ne dépendra que de l’encadrement qu’ils auront reçu.
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Merci aux coopérations suédoise (SIDA), américaine (USAID), canadienne (ACDI/CIDA), japonaise (JICA), néerlandaise, belge ainsi qu’à l’UNICEF France, l’Amade, UNICEF Allemagne et l’aide antérieure du CERF pour leur soutien aux programmes d’assistance aux enfants anciennement associés aux forces et groupes armés.
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Article préparé et écrit par Nadia Issa, avec l’aide de Laetitia Malira et Jospin Benekire, tous enfants reporters de Goma.
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Photo: UNICEF RDC 2016 Justin Kasereka