Moise Baderha est un enfant reporter de la ville de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

Je suis Moïse Baderha, jeune reporter de la ville de Bukavu et élève au collège Saint Paul. J’ai rencontré un enfant qui m’a énormément surpris. Pascal est un enfant de 13 ans qui étudie en première année sociale. Il vend les cacahuètes chaque jour après les cours.

 

Il n’aime pas trop les études parce que selon lui, l’avenir de ce pays est incertain, et que pour trouver du boulot, il faut faire plusieurs sacrifices. Pascal préfère les petites activités génératrices de revenus pour se garantir un avenir meilleur. Il rêve de devenir un grand commerçant, et déclare : « En tout cas moi, je ne vois pas un avenir meilleur pour nous, dans le futur de notre pays ». En fait, Pascal anticipe. Il est ambitieux, courageux et optimiste dans ce qu’il fait. Et il le fait parce qu’il sait que c’est devenu difficile ici à Bukavu de trouver facilement un bon boulot, même étant diplômé de l’université. Par peur de chômer après les études, il commence déjà à prendre certaines précautions pour gagner sa vie. Le petit rien qu’il gagne, il le donne à sa mère pour l’aider à épargner.

 

Parfois, des personnes ivres l’agressent dans les bistrots. Mais ça ne le pousse pas à abandonner parce qu’il a un objectif. Ses parents savent très bien ce qu’il fait, et lui rappellent constamment de ne pas perdre de vue l’importance des études dans la vie. Pour eux, il doit tout faire pour mes terminer, et aller jusqu’à l’université, si jamais ils en ont les moyens.

 

Pascal a le sens de l’entreprenariat, et c’est à encourager. Mais il faut un encadrement des parents, pour le guider utilement. C’est pourquoi je recommande aux parents de contrôler les mouvements de leurs enfants pour éviter d’éventuels accidents et d’orienter leur sens d’entreprenariat. Aux propriétaires des bistrots, bars et restaurants, de bien informer leur personnel pour veiller à ce que l’entrée des enfants ne soit pas autorisée.