David a rejoint le Club d'Ecoute pour Enfants en 2012. Deux ans après, il en est devenu le porte-parole puis en 2015, le coordonnateur. La même année, David est devenu Enfant Reporter. Il présente également diverses émissions sur les droits de l'Enfant. "Parler des droits de l'Enfant via les médias, c'est ma préférence". David étudie le droit à Bunia et rêve de travailler à la défense des droits des plus vulnérables. David joined the Children's Listening Club in 2012. Two years later, David became the spokesperson and in 2015 the coordinator. That same year, David became a child reporter. Since 2014, David has hosted various programmes on child rights.  "I want to use the media to talk about child rights”. David studies law in Bunia and dreams of working to protect the rights of the most vulnerable. He says he will always work for children.
Reportage à Ndrele

Ndrele, centre commercial du territoire de Mahagi (UNICEF DRC Ramazani)

L’éducation de chaque enfant ne devrait pas poser problème mais, dans le territoire de Mahagi, en Ituri, les coutumes constituent un blocage majeur pour l’éducation des filles. Reportage à Ndrele, un centre commercial du territoire de Mahagi, à environs 180 kilomètres de la ville de Bunia. Je suis parti pour en savoir plus.

La situation de la jeune fille en Ituri

Dans la province de l’Ituri, chaque territoire a ses propres réalités. Dans ce territoire, de nombreux enfants sont exploités dans des champs et particulièrement dans les plantations de café.

La majorité des filles entament leurs études mais, après l’obtention de leur certificat l’études primaires, rares sont celles qui achèvent les études secondaires et obtiennent leur Diplôme d’Etat. Elles font face au phénomène de mariage précoce.

De moins en moins de filles dans les classes

Education des filles en Ituri

Des jeunes filles à l’école dans la Province de l’Ituri (UNICEF RDC Ramazani)

Je me suis entretenu avec Monsieur Wathum, qui est le préfet des études de l’Institut OWIL, une de trois grandes écoles secondaires de la place :

« Au niveau de l’école primaire, vous trouvez plus de filles que de garçons. Beaucoup de familles envoient leurs enfants filles étudier en primaire et pouf, une fois le certificat de fin d’études primaires obtenu ; la prise en charge scolaire change de tournure. Plus les filles montent les classes, plus leurs effectifs diminuent progressivement. »

Nous avons également visité aussi les écoles primaires de la région, les autorités scolaires nous ont fait savoir la même chose. « 487 est l’effectif total de mes élèves : 310 garçons contre 177 filles. C’est quasiment pareil toutes les années. Seulement 36% de filles… un pourcentage trop bas vu le nombre des filles de la communauté » ajoute Monsieur Wathum.

Mais comment expliquer ce phénomène qui limite la chance aux jeunes filles de s’épanouir ?

Le mariage précoce, un frein pour l’avenir des jeunes filles

« Ici, les mariages précoces sont trop fréquents. Les parents font marier leurs enfants avant l’âge requit par la loi. Mais surtout, lorsqu’une fille tombe enceinte, pour sauver l’honneur de la famille, les familles s’arrangent d’une manière amiable pour faire marier la fille enceinte. C’est suite à cela que ces filles abandonnent les études. »

Une fois dans le nouveau foyer, l’espoir de terminer les études disparait pour ces jeunes filles. Selon les traditions, la finalité d’une fille est dans le foyer.

« Juste durant cette année scolaire, 5 filles de mon école ont abandonné. Carine, est une de ces filles. Très intelligente, elle était en 5e des Humanités Pédagogiques. J’ai appris qu’elle s’était mariée dans un village voisin. C’est pareil avec nombreuses d’entre elles. »

Vers un changement de comportements

Difficile de changer la tendance, mais Monsieur Wathum est convaincu que ce n’est pas impossible. Les instruments juridiques protégeant les enfants contre les mariages précoces (Convention relative aux Droits de l’Enfant, Loi portant Protection de l’Enfants PPE et les diverses lois sur les violences sexuelles) doivent être largement vulgarisés. Les communautés vivent dans l’ignorance.

Tous à l’école ! (UNICEF RDC Ramazani)

Pour Merber 12 ans, élève au premier secondaire de la même école, elle se dit très déterminée pour avoir son diplôme malgré des préjugés de la communauté.

« Me marier avant mon diplôme est loin de mes imaginations. Ma grande sœur a été contrainte de se marier avec l’homme qui l’avait mise enceinte ; elle a donc abandonné. Moi je vois les choses autrement, il me faut même faire l’Université si les moyens de mes parents le permettent. »

J’ai abordé le chef du centre pour connaître sa perception de la chose. « De nombreuses familles envoient leurs garçons à universités. Ce qui est dommage, c’est qu’il n’y a pas de travail après. Et on se dit, il vaut mieux ne pas gaspiller l’argent dans l’éducation. »

Le chef estime cependant qu’il y a une amélioration concernant la scolarisation des filles. « La communauté commence à comprendre l’importance de scolariser les filles. » La plus grande difficulté est et reste les grossesses précoces qui aboutissent très souvent aux mariages précoces.

Mon plaidoyer pour l’éducation des jeunes filles

Les communautés oublient les innombrables potentialités de ces jeunes filles. En voyant cette situation, je plaide pour une intervention sans délai du gouvernement et des organisations intervenant en faveur de la protection de l’Enfant.

Il faut sensibiliser et prendre des mesures pour décourager les familles qui font marier les enfants avant l’âge légal. Les fiançailles et mariages d’enfants sont interdits, au sens de l’article 48 de la Loi Portant Protection de l’Enfant. Contribuons au respect de cette disposition.

Voulons-nous une nation émergente ? Privilégier l’éducation de la jeune fille au détriment du mariage est une des voies possibles !

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Plus d’informations sur l’éducation des filles en RDC :

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