En novembre dernier, une maman de mon quartier est morte d’Ebola, laissant derrière elle un veuf et six enfants. J’ai rencontré Consolée, la fille aînée de la famille, âgée de 16 ans.
« Je ne sais pas quoi dire, nous n’avions pas encore compris la mort de notre maman parce qu’on ne s’y attendait pas », m’explique Consolée, encore choquée par la nouvelle. « Elle n’était pas gravement malade mais elle est morte alors qu’elle était au centre de traitement Ebola ». La maman de Consolée a été infectée en rendant visite à une voisine malade qui était soignée dans un centre de santé voisin. Personne ne savait au début qu’elle était atteinte d’Ebola et ce n’est que quelques jours que le diagnostic est tombé.
Rapidement, la maman de Consolée a été vaccinée mais il était déjà trop tard : elle avait été infectée. Après 4 jours de fièvre et de vomissements, la maman de Consolée est décédée au centre de traitement Ebola (CTE). Lorsque Consolée a appris la nouvelle, elle s’est directement rendue au CTE pour réclamer le corps de sa maman. Pour éviter tout risque de contamination, un enterrement digne et sécurisé a été organisé et tous les membres de la famille ont été vaccinés.
Le petit frère de Consolée, qui n’a que 3 ans, était très attaché à sa maman et ne comprend pas la situation. « Il ne fait que pleurer et à tout moment, il nous demande où est partie maman », explique Consolée. Comme elle est la fille aînée de la famille, elle a maintenant une grande responsabilité de s’occuper et de prendre en charge ses petits frères et petites sœurs
« Elle était tout pour nous mais Ebola nous l’a arraché »
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Ebola est une maladie très grave. Partout où elle passe, elle laisse des enfants seuls, des orphelins, veuves et veufs. Au cours de ces 6 derniers mois, plus de 900 enfants ont été séparés de leurs parents. Ebola oblige aussi les enfants affectés à se déplacer, à abandonner leurs études et à arrêter de jouer entre amis.
Nous voulons que cela cesse. Avec l’implication de tout le monde, nous devons éradiquer Ebola pour qu’il n’y ait plus d’orphelins d’Ebola. Nous demandons aussi aux partenaires de venir en aide aux enfants affectés en mettant en place des espaces amis d’enfants pour qu’ils puissent jouer, être réconfortés par des assistants psychosociaux et redevenir des enfants comme les autres.
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