Je m’appelle Jenovic Kabongo, enfant reporter de la ville de Mbuji-Mayi. Dans ma ville, certains enfants font du porte-à-porte pour chercher du travail. Ils font de l’aide aux ménages et tout ce qu’on leur propose. Ces enfants veulent gagner de l’argent pour survivre.
J’ai rencontré Jadot Ntumba, 16 ans. Il est parmi ces enfants qui font divers travaux manuels : puiser de l’eau, couper l’herbe dans les parcelles, faire la vaisselle, etc.
Une journée de corvées bien remplie
« Chaque jour, je quitte la maison à 7h du matin pour y revenir le soir, entre 16 ou 17 heures. Je cherche du travail dans les ménages pour gagner de l’argent. Parfois, je déracine des mauvaises herbes, je puise de l’eau, et par bidon de 20 litres on me paie 150 francs congolais. Je m’occupe aussi de la propreté des parcelles. Je taille les fleurs et je ramasse les ordures, pour aller les jeter au ravin. On me paie selon la quantité d’ordures que je ramasse. Par jour, je me retrouve avec environ 2000 à 3000 FC. Le soir à la maison, je remets l’argent à ma mère pour acheter de la nourriture. Parfois, je m’achète des habits ou des sandales si j’en manque », raconte Jadot.
Il affirme qu’il a même un contrat avec une famille, comme transporteur d’eau. Jadot leur puise dix bidons par jour, pour une rémunération de 10.000 FC par mois. Il ne peut se permettre de s’absenter, car cela a des conséquences sur la rémunération mensuelle. Les absences en effet, lui sont défalquées jusqu’à 1000 FC.
Il a arrêté d’étudier juste après avoir eu son certificat de l’école primaire. Depuis, il n’a jamais repris l’école, faute d’argent. « Mon père est un creuseur de diamants et ma mère est une vendeuse ambulante de légumes. Ils n’arrivent pas à assurer ma scolarité. Dans notre famille, je suis l’aîné de quatre enfants. J’ai commencé à faire ce travail, il y a près de quatre ans. Grâce à lui, je suis déjà un peu plus connu dans ce quartier », ajoute-t-il.
La loi protège pourtant les enfants
Le cas de Jadot n’est pas unique. A Mbuji-Mayi, plusieurs enfants sont employés comme personnel à tout faire. Ils sont communément appelés “tous travaux”, parce qu’ils exécutent n’importe quelle tâche qu’on leur affecte. Pourtant l’article 32 de la Convention internationale des droits de l’enfant, interdit le travail des enfants. Je demande aux autorités de mettre cet article en application pour que plus aucun enfant ne travaille dans notre pays, et qu’il n’ait plus jamais les enfants »tous travaux » dans notre province.
Encadreur: Donatien Muela
C’est triste la vie qu’on mène vraiment j’ai mal
C’est vraiment profond merci bcp jenovic t’as vraiment assumer une responsabilité