Je m’appelle Marinna Oshosho et j’ai 15 ans. Je suis enfant reporter à Matadi, province du Kongo Central et je vous raconte l’histoire d’Abigaël. Elle a 13 ans. Depuis la rentrée scolaire 2021, cette fille ne va plus à l’école. Et pourtant, la rentrée scolaire était annoncée depuis le 04 octobre dernier.
Plus de trois semaines après la reprise des cours, Abigaël a repris son commerce. Elle sillonne la ville de Matadi pour vendre des mangues et oranges. C’est une activité qu’elle fait souvent pendant la période des vacances pour aider sa mère.
L’adolescente est en 8e à l’institut Bituku, une école publique et conventionnée. Elle m’a raconté que depuis déjà 3 semaines les salles des classes de son école sont devenues des salles de jeux pour certains enfants qui y vont. L’école ouvre vers 9 h. Aucun enseignant n’est disponible pour occuper les enfants. Même la cloche ne sonne plus pour orienter les élèves. Bref, le petit nombre d’enfants qui arrivent tous les jours passe son temps dans la cour intérieure de l’école.
« J’ai fait une semaine à l’école, nous n’avons rien fait. Les enseignants arrivent, mais n’entrent pas en classe pour enseigner. Je suis fatigué d’y aller et de rester toujours dehors avant la reprise normale des cours », se plaint Abigaël.
Abigaël décide de vendre les fruits en attendant la reprise des cours
La mère d’Abigaël vend des fruits au marché Dammars en ville basse de Matadi. Et après l’école, l’enfant assiste sa mère au quotidien. Pour Abigaël, c’est l’occasion de donner un coup de pouce à sa mère.
« Chaque jour, j’accompagne ma mère au marché. Mais cette fois-ci, j’ai décidé de le faire autrement, même si cela ne me semble pas facile. Je dois parcourir des dizaines de kilomètres tout au long de la journée en prenant tout le risque possible. Mais, je veux que ma mère soit capable de payer les frais de mon grand frère qui est à l’institut supérieur », révèle-t-il.
Abigaël est consciencieuse et ponctuelle à l’école
Aujourd’hui elle regrette la grève des enseignants qui a commencé depuis la rentrée scolaire. L’élève se plaint de ne plus aller à l’école. Abigaël pense que si sa mère avait de moyens, elle serait en train d’étudier dans une école privée au lieu d’aller vendre des mangues.
Au Kongo-Central, les élèves des écoles publiques et conventionnées n’ont pas repris les cours normalement à cause de la grève des enseignants.
Dans certaines écoles, des enfants passent des journées sans enseignant. Dans d’autres, les classes restent encore fermées malgré les différents mouvements des enfants. Mais Abigaël espère retourner à l’école au lieu de vendre des mangues.
Encadreur : Ange LUMPUVIKA
Merci pour cet article, Marina a raison, mais saviez-vous fait après avoir échangé avec elle pour ses difficultés ! N’hésitez pas de l’aider même personnellement pour améliorer son avenir comme les autres enfants. Félicitations de bien le faire.