« Je suis content de voir le sourire sur les visages des enfants lorsque je leur vends des ballons. Cela me rend heureux », me dit Adelard, un jeune vendeur. Adelard a 17 ans et je le rencontre dans la rue à Kisangani. C’est depuis quelques années qu’il vend des ballons aux enfants. En plus des ballons, il offre de la bonne humeur et le sourire aux enfants.

Je m’appelle Samuel Amisa. J’ai 16 ans et je suis un jeune reporter de la ville de Kisangani.
Comment se passe ma rencontre avec Adelard ? Les souvenirs sont flous dans ma tête. En fait, je réalise juste que depuis quelque temps, je discute avec ce garçon. Il m’explique qu’il n’arrive pas à rester sans rien faire. En fait, Adelard cherche toujours quelque chose à faire. Il doit s’occuper. C’est comme cela qu’il se retrouve en train de vendre des ballons. Et pourtant, il n’est pas obligé.

Ne pas rester sans rien faire

Adelard traine souvent près du petit marché de Limanga C à Mangobo. Il est élève en troisième des humanités au complexe Scolaire Caleb. La première phrase qu’il me dit, c’est qu’il n’aime pas « rester sans rien faire ». Il doit toujours avoir une activité. En plus de l’école.
Pendant les grandes vacances, Adelard vend des ballons d’air. Mais, il ne le fait pas que pour gagner de l’argent. Ce qui m’attire chez lui quand je le vois, c’est qu’il est passionné pendant la vente des ballons. C’est en fait son occupation des vacances. Adelard me rassure que vendre ces ballons n’est pas une corvée pour lui. C’est une passion. Contrairement à d’autres enfants qui préfèrent les activités ludiques pendant les vacances, Adelard, lui, préfère vendre. Lorsqu’il a vendu ses premiers ballons, il a pris goût pour la suite. « J’ai beaucoup aimé voir les sourires des enfants lorsqu’ils reçoivent un ballon », me dit-il. Des années après, il voulait revoir les sourires des enfants. Et c’est devenu sa motivation. En plus de rendre les enfants heureux, Adelard gagne un peu d’argent et cela lui fait des économies. Il les dépense pour ses besoins personnels.
Contre le travail des enfants
Pendant les fêtes de fin d’année, Adelard vend des ballons et des jus de fruits frais. Il est aussi sur des chantiers de constructions pour proposer ses services. Il va sur les chantiers de construction avec son frère. En fait, je suis contre le travail des enfants, selon ce que prévoit la Convention relative aux droits de l’enfant. Je parle bien « des pires formes de travail ». Seulement, pour Adelard, je me demande ce que je peux faire pour lui dire qu’un enfant ne doit pas travailler. En plus, comment je fais lorsque je vois qu’il est passionné par ce qu’il fait ? Je devrais le laisser continuer à s’occuper à vendre des ballons d’air pendant ses vacances ?
Je peux dire qu’en plus du vendeur de ballons, j’ai découvert un garçon qui sait faire beaucoup d’autres choses. Et il prend plaisir à s’occuper. J’admire sa détermination et sa bravoure. En fait, j’aime bien le fait qu’il a le courage de se lancer dans ce qu’il fait, malgré son jeune âge. Il ne veut pas compter uniquement sur ses parents parce qu’ils n’ont pas assez de moyen. Je reste convaincu que c’est la responsabilité des parents de prendre soin d’Adelard et de couvrir ses besoins, même si mon ami est passionné.
Il doit être protégé des dangers et autres accidents qui peuvent lui arriver sur la route.
Je souhaite à Adelard un bel avenir.
Encadreur : Alexis Kabwika
Samuel Amisa est un Enfant Reporter de la ville de Kisangani, dans la province de la Tshopo.