Nathalie Mazinge, jeune reporteur de la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu.

Imani a 13 ans. Elle est parmi les 100 enfants et jeunes du Sud-Kivu qui ont reçu des formations techniques organisées par l’UNICEF et le Ministre de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Technique (EPST).

Le 20 avril dernier, les participants à ce programme ont reçu des kits de couture, notamment des machines à coudre et des pagnes pour rajouter une dimension pratique à leur formation. Et c’est lors de la remise des kits de couture que j’ai rencontré Imani.

 

Les jeunes apprennent dans des ateliers

Elle a été sélectionnée pour bénéficier du projet de réinsertion socio-économique en faveur des jeunes vulnérables.

Cela fait déjà six mois que Imani est en formation en coupe et couture dans un atelier. Sa formation va durer 9 mois. Après, elle fera un stage d’un mois en plus.

Avec sa machine à coudre, Imani espère ouvrir prochainement un atelier de couture et gagner sa vie grâce à cette activité. En fait, pour elle, c’est comme un rêve qui se réalise. Déjà, elle est passionnée par la couture. Ses journées sont chargées et elle a le plaisir d’apprendre son futur métier dans l’atelier où elle est orientée. D’autres filles qui suivent la même formation qu’elles sont envoyées vers d’autres ateliers.

Formation

Des jeunes de Bukavu formées en coupe et couture (@ponabana)

Imani ne partait plus à l’école

 

Imani a nouvelle chance de reprendre sa vie en main. En effet, cette fille a arrêté ses études lorsqu’elle était en troisième primaire. Imani est née dans une famille de 10 enfants. « Mon père est maçon et ma mère n’a pas d’occupation. Lorsque je suis arrivée en troisième primaire, mon père m’a demandé d’abandonner mes études. Il n’arrivait plus à prendre en charge la scolarité de nous tous dans la famille », a expliqué Imani.

A Bukavu, lorsque le programme de soutien aux jeunes en situation de vulnérabilité socio-économique a commencé, les animateurs des communautés de l’EPST sont passés dans plusieurs maisons pour sélectionner les enfants et les jeunes. La priorité est accordée aux personnes qui ne vont plus à l’école. Mais aussi, ils choisissent les enfants et les jeunes dont les familles ne peuvent pas payer leurs études. Imani répond aux critères et est sélectionnée avec d’autres enfants.

Selon Imani, encadrer les adolescents qui ne vont plus à l’école est la meilleure alternative pour prévenir le vagabondage juvénile. Lorsque les enfants et les jeunes ne vont plus à l’école, ils ne savent comment mieux s’occuper. Du coup, elle encourage le gouvernement et ses partenaires à multiplier d’autres initiatives d’encadrement des jeunes.