Zawadi Nyamungu, 13 ans, est enfant reporter de Bunia.

Je m’appelle Zawadi Nyamungu. Je suis enfant reporter de la Ville de Bunia. Je suis âgée de 14 ans. L’éducation pour tous les enfants est un droit reconnu de tous. Et les enfants doivent étudier dans de bonnes conditions. Ce n’est pas le cas pour Maguy (nom d’emprunt), une enfant de 14 ans qui est obligée de vendre des bananes pour assurer sa scolarité.

 

Un exercice quotidien

Maguy  est en septième année. Elle m’a raconté son histoire, comment elle arrive à réunir l’argent nécessaire pour financer sa scolarité : « Je suis orpheline de père, et ma mère n’a pas de travail. Tous les jours après l’école, je vais vendre des bananes, et je dégage le bénéfice que je mets de côté pendant tout le mois. Cela me permet de payer ma collation et tous les autres besoins relatifs à ma scolarité ». C’est parce qu’elle n’a aucun soutien que sa mère lui a demandé de faire ce travail.

 

Une marchandise à risque

C’est sa mère qui va s’approvisionner en bananes pour elles. Elles les achète au prix de gros directement auprès des paysans, quand elle va aux champs. Maguy en profite pour lui remettre l’argent, et elles les rapporte à son retour, le soir.

Les bananes sont une marchandise très périssable. Les régimes arrivent souvent vertes, c’est-à-dire pas mûres. Il faut parfois attendre trois jours avant que les bananes mûrissent. Et quand elle ne les écoule pas suffisamment vite, elles finissent pas s’abimer. Maguy perd alors de l’argent. Pour éviter cela, elle circule dans toute la ville jusqu’au soir, pour épuiser son stock de bananes. Mais cela n’est toujours pas facile car elle démarre sa vente après l’école. Le temps pour l’écouler est donc très court : juste une demi-journée !

 

Les conseis de sa mère

Sa maman l’encourage à poursuivre sa scolarité. Elle lui répète que c’est grâce à ses études qu’elle pourra changer la vie de toute sa famille. Et Maguy est motivée par ces encouragements. Elle croit qu’un jour elle terminera ses études et aura un bon travail qui lui permettra d’être utile pour sa famille. Cela, malgré la souffrance qu’elle éprouve.

 

Rêver malgré tout, même si…

Son rêve ? Devenir infirmière dans un centre de santé de son village pour soigner les mamans et les enfants malades.

 

De plus en plus d’enfants travaillent pour assurer leur scolarité. Je pense que c’est le rôle des parents. Pas celui des enfants. Et même si les efforts de ces enfants sont louables, l’Etat devrait se pencher sur la question de la prise en charge des élèves en situation de précarité sociale.

 

 

 

Encadreur : Délice Wamusonia