Je suis, secrétaire du comité d’enfant du foyer Ek’abana. J’habite le quartier Nyamugo dans la commune de Kadutu, dans la province du Sud-Kivu.
Après avoir reçu quelques informations sur la mpox auprès de mes encadreurs, j’ai voulu en savoir plus sur cette maladie. Le problème ? J’ai du mal à trouver une bonne information dans mon quartier. C’est comme si les gens ne savent pas de quoi il s’agit lorsqu’on leur parle de la mpox.
Mes parents ne savent pas grand-chose sur la mpox. Alors, je suis allé poser des questions à notre voisin. Il commence par me dire de ne pas m’occuper de ces histoires. « La mpox est une maladie que les hommes blancs ont emmenée en Afrique pour s’emparer de nos ressources », poursuit notre voisin. Il tâtonne sur les dates pour me dire quand est-ce que la maladie a commencé. Face à ses hésitations, je décide de ne pas prendre au sérieux ses informations.
C’est comme la varicelle
Je n’ai pas de téléphone pour chercher sur internet. D’autres personnes me disent carrément que la mpox n’existe pas. Pour ces gens, « ce que les médecins appellent mpox n’est que la varicelle et rien d’autre ». Vraiment ? J’ai encore des doutes.
Tenez-vous bien, il y a même des personnes qui soutiennent que la mpox, c’est de la sorcellerie des personnes mal intentionnées. Et il y a une autre version qui affirme que la mpox est une infection sexuellement transmissible. Je ne sais pas aller en dehors de mon quartier pour trouver la bonne information sur la mpox.
Je pense me rabattre sur les informations à la radio. Il me faut connaître les horaires des émissions qui parlent de la mpox. En fait, les gens ne s’intéressent pas vraiment à cette maladie dans mon quartier. Même chez moi à la maison, mon père ne suit que des débats politiques à la radio et rien d’autre.
Du coup, comme on ne s’intéresse pas à la maladie, personne ne pense à respecter les gestes barrières pour limiter la propagation de la mpox. Ils continuent à vivre comme si tout était normal.
Sensibilisation dans mon quartier
Après ma formation sur les droits des enfants sur le droit à la santé en cette période où on parle de la mpox, j’ai appris qu’on devrait se protéger. La mpox touche différentes personnes, et même les enfants.
Avec l’ignorance de la mpox dans mon quartier, je crois qu’il faudrait organiser des séances de sensibilisation pour que les gens soient informés sur cette maladie et sur comment se protéger.
À Bukavu, le quartier Nyamugo est l’un des endroits de la ville où les maisons sont très proches les unes des autres. Il y a du monde dans mon quartier. Mais aucun geste barrière n’est respecté. Il faut craindre s’il y a des cas de mpox à Nyamugo.
Je demande aux autorités de prendre les mesures sanitaires nécessaires pour éviter la propagation de cette maladie dans mon quartier.
Encadreur : Jérémie Karagi