Être employé, c’est un choix. On peut y rester si les conditions sont bonnes. Mais, si les conditions ne sont pas réunies, on peut aller voir ailleurs. C’est ce que ma mère a fait.
Je suis Mariette Mabiala, enfant reporter de Muanda, et j’ai 14 ans. Ma mère m’a surpris lorsqu’elle a décidé de changer de carrière.
Comme je ne comprenais pas très bien son choix, je lui ai demandé de m’expliquer ce qui l’a poussé à quitter son travail pour se lancer dans l’autoentreprise.
Ma mère est infirmière de formation. Quand j’étais petite, elle me déposait chez mes grands-parents lorsqu’elle partait travailler à l’hôpital.
Mais, quelque temps après, elle a arrêté de travailler à l’hôpital. Elle décide alors de se lancer dans ses propres affaires. Elle ouvre une petite pharmacie qui fonctionne jusqu’à présent.
Pourquoi a-t-elle quitté son emploi pour entreprendre ?
Il est vrai que ma mère partait au travail à l’hôpital. Par contre, elle n’était pas payée à la fin du mois. Et quand il arrivait qu’elle soit payée, le salaire ne l’aidait pas à subvenir à ses besoins. En plus, elle m’a dit que les conditions de travail n’étaient pas bonnes. En voyant tout cela, elle a décidé de quitter son travail pour trouver mieux.
Pour aller au travail, ma mère devait payer le transport avec l’argent de sa poche. Après mûres réflexions, elle décide d’ouvrir une petite pharmacie devant notre parcelle. Elle y a mis son énergie, ses économies et son sérieux. J’ai voulu qu’elle me raconte cette expérience.
Quelle stratégie mettre en place ?
Lorsque maman décide d’ouvrir cette pharmacie, elle ne le fait pas pour elle uniquement. Mais elle pense à nous ses enfants, les personnes qui sont à sa charge. Elle doit nous envoyer à l’école, nous nourrir, nous habiller et répondre à d’autres de nos besoins. En fait, elle doit s’occuper de nos vies. Et sa pharmacie fonctionne depuis plus de dix ans.
Lorsque les ventes sont bonnes dans la pharmacie, ma mère en profite pour épargner suffisamment dans ses bénéfices. Elle essaie d’anticiper sur les périodes où les ventes ne sont pas bonnes. Cela lui évite d’être trop en difficulté.
Elle veille aussi sur ses stocks et ses provisions. Pour elle, il ne faut pas que la pharmacie manque de médicaments. C’est cela sa recette pour réussir. En plus de cela, elle est passionnée. Maman m’a dit qu’elle s’est lancée dans l’entrepreneuriat pour s’épanouir. Et elle n’a pas attendu d’être dans une grande entreprise pour gagner sa vie. Et je pense que nous les jeunes, nous pouvons apprendre plus et avoir plus d’expériences. Demain, on aura la capacité de saisir différentes opportunités.
Merci maman pour ces leçons.
Encadreuse : Sarah Pungi
