Je suis enfant reporter de la ville de Bukavu, province du Sud-Kivu. La guerre persiste dans l’est de la République démocratique du Congo.
Avec ces guerres, il y a des milliers de familles déplacées. Et lorsqu’on parle des familles, il faut voir directement les enfants. En terme de fragilité, les enfants sont des personnes vulnérables.
Je veux vous parler de Rosette, cette fille que j’ai rencontrée à Bukavu. Elle et sa famille vivaient à Goma, dans la province du Nord-Kivu. Mais à cause de la guerre, sa famille s’est installée à Bukavu, il y a moins d’une semaine. Et depuis leur arrivée, cet enfant n’étudie pas. Sa situation est compliquée et plus rien n’est normal pour Rosette. Je sens qu’elle est brisée.
Rosette m’a raconté qu’elle habitait à Birere, un quartier populaire de Goma. À cause des combats, sa famille a quitté Goma pour Bukavu. En fuyant, sa famille a tout laissé. Pour Rosette, tout a changé en elle et autour d’elle.
Les oreilles bouchées à cause des détonations
« On a vécu à Goma dans l’obscurité. Le courant a été coupé. Il n’y avait plus d’eau. Je savais que beaucoup de choses allaient changer. J’entendais des tirs d’armes presque tout le temps. Et parfois, les détonations étaient juste à côté de la maison. Et j’avais tellement peur pour ma vie et celle de ma famille », me raconte Rosette, en train de pleurer.
Pour se consoler et se rassurer, l’enfant priait. Tout pouvait arriver et la vie s’arrêter à tout moment. « À force d’entendre les tirs, j’avais l’impression que mes oreilles étaient bouchées. Je ne pouvais même pas regarder par la fenêtre parce que j’avais peur d’avoir une balle perdue », me confie Rosette.
Elle me dit que c’est presque par miracle que sa famille est arrivée à Bukavu.
Rosette m’explique que quitter Goma a été tellement difficile parce qu’il y avait beaucoup de monde à la frontière. Beaucoup de gens voulaient quitter Goma. Rosette et sa famille ne pouvaient pas prendre la route parce que trop dangereuse.
L’enfant raconte comment elle s’est sentie impuissante face à l’insécurité et aux balles. Pendant ce temps, la situation s’est dégradée. Ils ont tout laissé derrière eux pour sauver leurs vies. Rosette espère rentrer à Goma et elle se demande quand est-ce que le calme va revenir.
Cette situation me fait très peur. J’ai pitié pour les habitants de Goma et surtout les enfants qui subissent cette situation, sans parler des traumatismes et ceux qui meurent.
Une pensée pour la population du Nord-Kivu et de Goma. Mon vœu est que les autorités puissent restaurer la paix et la sécurité le plus rapidement possible. Les enfants ont besoin de paix et de sécurité pour s’épanouir.
Un enfant ne peut pas bien se développer avec l’insécurité et la guerre.
Je suis de cœur avec les enfants de Goma. La guerre qui déchire la vie des enfants congolais
Encadreur : Moïse Baderha