Après mon précédent article sur ma participation à la tournée européenne de plaidoyer et de mobilisation des ressources, je veux partager une expérience marquante vécue à Copenhague, capitale du Danemark. La tournée s’était déroulée dans quatre capitales européennes — Copenhague, Stockholm, Paris et Genève — pour rencontrer des décideurs, parlementaires, jeunes engagés et partenaires institutionnels.
Copenhague, capitale européenne du vélo
Durant cette tournée, j’ai eu la chance de découvrir des capitales engagées dans la lutte contre le changement climatique. Ce que j’ai découvert à Copenhague m’a profondément marqué : le vélo y est un véritable mode de vie. Des hommes en costume, des parents avec leurs enfants, des étudiants… tout le monde circule à vélo. On m’a même expliqué qu’il y a plus de vélos que d’habitants !
La ville compte plus de 350 km de pistes cyclables sécurisées, bien éclairées et séparées de la circulation automobile. Chaque jour, les cyclistes parcourent de nombreux kilomètres, une preuve qui témoigne d’une véritable révolution urbaine. Tout est pensé pour le confort et la sécurité du cycliste : feux spéciaux, ponts réservés, parkings, signalisation, entretien permanent des routes.
Copenhague prouve qu’il est possible de réduire les émissions de CO₂, désengorger les routes et améliorer la qualité de l’air grâce à des choix politiques audacieux. Le vélo n’y est pas qu’un moyen de transport : c’est un symbole de la transition écologique et d’une société responsable.
Comment avancer vers une mobilité durable à Kinshasa ?
Quand je suis rentré à Kinshasa après cette tournée européenne, je me suis demandé si le modèle de Copenhague ne pourrait pas être appliqué à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo ?
Ici, les vélos sont rares sur les grabndes artères de la ville. Les routes sont abîmées, les pistes cyclables inexistantes, et la circulation dominée par les voitures et les motos. Le vélo est encore vu comme un loisir, alors qu’il pourrait être une solution écologique et économique aux embouteillages, à la pollution et à la hausse du coût de la vie.
Pour que le vélo trouve sa place à Kinshasa, il faudrait d’abord construite des pistes cyclables sûres et continues, renforcer la signalisation et la sécurité routière, et sensibiliser la population à ce mode de déplacement. Les pouvoirs publics devraient aussi encourager son usage, notamment auprès des jeunes et des écoliers, en intégrant la mobilité durable dans les politiques urbaines.
Un changement possible, un rêve collectif
Copenhague n’est pas devenue la capitale mondiale du vélo en un jour. Ce modèle repose sur des années de planification, de volonté politique et de changement de mentalité.
Mais cette expérience m’a montré qu’une autre manière de vivre la ville est possible : plus saine, plus verte et plus humaine.
Voir ces vélos avancer calmement dans les rues restera gravé dans ma mémoire. À Kinshasa, comme ailleurs, il est temps d’imaginer une ville où l’air est plus pur, les routes plus sûres, et où les enfants peuvent aller à l’école à vélo.
Emmanuel Jidisa, 18 ans, est Jeune Ambassadeur de l’UNICEF pour le climat. Formé par l’UNICEF en tant qu’Enfant Reporter, Emmanuel s’est rapidement intéressé aux questions climatiques et environnementales.
