Je m’appelle Oscarine Kalenda, enfant reporter de Kipushi. J’ai 17 ans. Huit enfants d’une même famille et leur mère doivent fuir Kipushi à cause de leur père.
En fait, un samedi, je suis au quartier Kalubamba à Kipushi. Je croise une famille de huit enfants et leur mère. Ils sont juste en face de la maternité de l’hôpital Gécamines. Ils ont leurs biens emballés. Au début, je crois que c’est une famille qui déménage. Mais les pleurs de la mère m’interpellent et attirent mon attention.
Le pasteur en fuite, sa famille exposée
Mais de quoi s’agit-il ? Cette famille est celle d’un pasteur connu à Kipushi. Alors, ce père de famille a une église et des fidèles. Selon les informations que j’ai pu avoir, le pasteur est tombé amoureux d’une femme mariée de son église. Le mari de la femme est motard. « Chaque fois que son mari se déplace pour son travail, le pasteur entre dans sa maison. Il disait que c’était pour des séances de prière. Alors que c’était pour profiter de cette femme en amoureux. Les voisins ont alerté le mari motard qui les a surpris », m’a expliqué un témoin.
Le motard a tenté de maîtriser le pasteur comme il l’avait trouvé chez lui à la maison. Malheureusement, le Pasteur était plus fort. « Il s’est échappé et il a fui vers Kolwezi dans le Lualaba depuis déjà une semaine », m’a expliqué la femme du Pasteur.
Les enfants, peuvent-ils être tenus responsables des actes de leurs parents ?
Dans sa colère, le motard est parti dans la maison du pasteur qui sortait avec sa femme. Pour lui, « il faut arrêter, soit sa femme, soit prendre en otage ses enfants pour le contraindre à revenir ». Les voisins sont intervenus pour libérer la femme et ses enfants. Je suis surprise par cette décision. Est-ce que les enfants peuvent être tenus responsables des actes de leur père ? Je n’ai pas fait le droit, mais je sais que l’infraction est individuelle.
Le salut de la famille est dans la fuite
Après la fuite du pasteur, sa famille ne sait plus survivre. « Cela fait déjà quatre jours qu’on n’a pas mangé. En plus, je suis enceinte », regrette la femme du fameux pasteur. Joint au téléphone, le père de famille exige à sa femme de la rejoindre à Kolwezi avec les enfants. Et il n’a pas envoyé l’argent de transport. La famille se retrouve dans la rue, incapable de se déplacer. Du coup, les études des enfants ont été arrêtées à quelques jours de la fin de l’année scolaire. La femme est au deuxième trimestre de sa grossesse. Elle vit sous stress. Je trouve cela cruel et inhumain.
Mon plaidoyer
Je demande aux autorités de protéger ces enfants et de les assister. Ils ont des besoins d’aide pour quitter Kipushi et rejoindre leur père pasteur à Kolwezi.
Je crois que les parents devraient penser aux conséquences des actes qu’ils posent sur leurs enfants. C’est vraiment dommage.
Encadreur : Christian Katondo